Chérie, j’ai rétréci les politiques !

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Par Louis Vonmises Modifié le 24 novembre 2012 à 10h14

La guerre pichrocoline qui déchire la « droite la plus bête du monde » nous rappelle que nous ne vivons plus en démocratie représentative. En effet, comment est-il possible que d’anciens ministres –censés avoir dirigé le pays- ou des élus –censés conduire de grandes collectivités- ne sont pas capables d’organiser une élection mineure et d’organiser un parti de quelques milliers de membres actifs ?

La réponse est simple : ces ministres ne dirigent pas le pays, ces élus ne conduisent pas leurs collectivités. C’est l’Administration qui le fait.

Un projet fiscal ? L’Administration en sort trois, préparés de longue date, ce ses tiroirs – tout bouclés, compliqués comme des usines à gaz, et venant s’empiler sur les projets précédents, faisant de la France le pays le plus complexe du monde. Une réforme du droit du travail ? De la Sécurité Sociale ? Pas de problème, l’Administration en a plein en magasin. Le financement des entreprises ? On va réformer tout ça.

Oh, pas des vraies ‘réformes’ : ce serait le rôle des politiques de simplifier nos lois et les structures du pays ; ce serait à eux de nous conduire vers la modernité. L’Administration n’a nulle part ce genre de compétences. Elle empile, elle maintient, elle gère – mais, par définition, elle ne peut pas se transformer. Hélas, chez nous, les politiques ne font plus ce genre de choses depuis une quarantaine d’années.

D’abord parce que les politiques n’ont comme horizon ultime que l’Administration : ils en sont issus, ou eu tellement affaire à elle que le reste de la Nation (entreprises, ménages, associations) ne leur apparaît que dans les notes que leur rédigent leurs cabinets ou l’Administration. Peu de nos politiques ont envoyé une facture à des clients pour payer leur salaire à la fin du mois, ou rempli des formulaires Urssaf.

Ensuite parce qu’ils ont laissé l’Administration devenir l’horizon ultime de tout le pays. Une fonction publique gestionnaire, honnête, mais tellement lourde qu’elle ponctionne, selon tous les rapports, analyses et études, de 60 et 100 milliards d’euros de trop à l’autre moitié, celle qui produit, vend, exporte, et crée des emplois. C’est ce qu’il nous faudrait pour être en excédent budgétaire primaire et dépasser nos amis Allemands, par exemple. Alors que du 1er janvier au 15 juillet, toute la France travaille pour alimenter les dépenses décidées sans contrôle par l’Administration. Record du monde !

L’Administration ne connaît qu’elle-même. Ses guerres internes ne font pas la une des journaux. Elle n’est contrôlée que par elle-même. Pas de scrutin majoritaire, pas d’évaluation de performance, et d’ailleurs pas de critères sur lesquels on pourrait juger sa valeur ajoutée, sa compétitivité. Elle dirige le pays sans débat ni recours. Les politiques lui servent d’habillage.

Notre Administration a obtenu son indépendance. Nous ne sommes plus en démocratie représentative. Nous avons basculé en bureaucratie.

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Louis Vonmises a plusieurs vies : dans l'une, il a été entrepreneur et chef d'entreprise dans les secteurs de haute technologie.

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