Les mauvais chiffres du chômage sauvent le régime des auto-entrepreneurs

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Par Laure De Charette Modifié le 8 avril 2013 à 2h00

Les 900 000 auto-entrepreneurs que compte désormais le pays vont pouvoir pousser un ouf de soulagement : cette fois, ils ne se feront pas « pigeonnés » ! Leur régime fiscal avantageux –ils ne paient notamment pas de TVA sur les prestations ou ventes qu'ils réalisent- devrait rester (à peu près) inchangé. Pendant la campagne présidentielle, François Hollande avait pourtant critiqué les faveurs octroyées aux petits entrepreneurs montant leur boite, au motif qu'elles créent « une distorsion de concurrence à l'égard d'autres entrepreneurs » et qu'elles mettent « en danger d'autres entreprises », notamment les artisans. Mais le président de la République va finalement se plier aux recommandations faites cette semaine par l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et par l'Inspection générale des finances (IGF) : toutes deux préconisent le maintien en l'état de ce dispositif. Crise et explosion du chômage oblige, on voyait mal comment il pouvait en être autrement...

Le gouvernement devrait donc se limiter à des micro-changements, comme la fin de l'exonération de cotisation foncière des entreprises, la systématisation des obligations d'assurances ainsi qu'un « diagnostic de croissance », histoire de faire basculer plus vite les entreprises à succès dans le régime fiscal classique.

Il faut dire que le régime auto-entrepreneur, créé en 2009, fonctionne plutôt bien, malgré les critiques et les possibilités d'amélioration. En 2012, 550 000 entreprises se sont créées. Une nouvelle entreprise sur deux se lance donc avec l'aide de ce dispositif. Près de 22% des auto-entrepreneurs ont moins de 30 ans. L'enjeu est à présent de les péréniser et de les aider à se developper et à terme à embaucher.

Par ailleurs, le président de la République devrait annoncer prochainement un « choc de compétitivité pour les PME ». Dans cette perspective, Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée des PME, de l'Innovation et de l'Économie numérique, a reçu récemment 44 propositions, fruits de la réflexion d'entrepreneurs, de syndicats et du Medef sur le sujet. Parmi ces idées nouvelles destinées à booster les petites et moyennes entreprises tricolores et qui seront présentées demain à Bercy, l'aménagement et la simplification des plus-values de cession, l'utilisation de l'épargne des particuliers pour financer les PME, le développement des financements participatifs et de l'entrepreneuriat social, mais aussi, une meilleure éducation des Français à l'entrepreneuriat via l'école et... la télévision !

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.