Cap vers l’équilibre budgétaire

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Par Jean-Paul Betbèze Modifié le 2 mai 2012 à 10h29

Depuis plusieurs mois, nous avons suivi les élections françaises avec les histoires qui vont avec, peu avec les chiffres et la réalité. Aujourd’hui c’est fini. Le réel frappe à la porte. Que va faire le gagnant, dans cette crise mondiale de la dette qui nous fait tant peur ?

Les économistes ont un mot charmant pour décrire ce qui peut nous arriver : perfect storm. Ce parfait orage est soudain, puissant, parfois dévastateur, pour ne pas dire financier. C'est un moment brutal, où plus personne ne veut acheter d’obligations publiques de tel ou tel pays, et cherche même à les vendre, à perte. C’est le moment où tout le monde vend ses actions de tel ou tel pays, à perte, et ne veut plus en racheter. Avant, tout le monde regardait ailleurs. Désormais chacun regarde dans une seule direction, avec inquiétude d’abord, peur ensuite. Aucun rapport avec ce qui peut se passer ? Souhaitons-le, mais préparons-nous.

D’abord commencer par mesurer la situation, faire le point, et s'en expliquer : normal, puisque vous voilà sur le pont. Critiquer les prédécesseurs, l'armateur, l'architecte naval... n'aidera pas. Ensuite, on peut toujours chercher à créer une flottille, avoir des amis et des appuis au sein de la zone euro, mais le cap de tous est fixé : l’équilibre budgétaire dans quatre ou cinq ans. Il faut donc alléger le bateau pour le rendre plus manœuvrant, et surtout accroître la voilure. Autrement dit attention aux dépenses publiques qui alourdissent, et vivent les flexibilités privées qui permettent de se prémunir du perfect storm, d’y résister s’il nous gagne.

Bien sûr, on va dire qu'il ne faut pas faire peur aux passagers, et moins encore aux matelots. On va nous expliquer que ce n’est pas vrai, qu’on peut trouver d’autres moyens, d’autres voies. Pas vrai : tout le monde sait que la crise n'est pas finie, qu’on ne peut ni attendre, ni ruser. Surtout, si des mesures ne sont pas prises: pour réduire au plus tôt le déficit budgétaire en diminuant la dépense, et pour augmenter la croissance potentielle par la flexibilité du travail, la modération salariale et l'innovation. C’est aujourd'hui qu’il faut expliquer, encourager, et prendre les bonnes mesures, pour gagner. Au boulot !

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Jean-Paul Betbèze est PDG de Betbèze Conseil, membre de la Commission Economique de la Nation et du Bureau du Conseil national de l'information statistique (France), du Cercle des économistes et Président du Comité scientifique de la Fondation Robert Schumann. Professeur d'Université (Agrégé des Facultés, Professeur à Paris Panthéon-Assas), il a été auparavant chef économiste de banque (Chef économiste du Crédit Lyonnais puis Chef économiste & Directeur des Etudes Economiques, Membre du Comité Exécutif de Crédit Agricole SA) et membre pendant six ans du Conseil d'Analyse économique auprès du Premier ministre. Il est l'auteur des ouvrages suivants:· "Si ça nous arrivait demain..." aux éditions Plon, Collection Tribune Libre· "2012 : 100 jours pour défaire ou refaire la France" aux Editions PUF, 2012.. "Quelles réformes pour sauver l'Etat ?" avec Benoît Coeuré aux Editions PUF, 2011.. "Les 100 mots de l'Europe" avec Jean-Dominique Giuliani aux Editions PUF, 2O11. "Les 100 mots de la Chine" avec André Chieng aux Editions PUF, 2010. Son site : www.betbezeconseil.com

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