Nous sommes sept milliards d’êtres humains sur la planète. En 2050, nous serons 10 milliards ! Comment faire en sorte que tout le monde mange à sa faim, alors qu’une personne sur six meurt de faim aujourd’hui ? Commençons par arrêter de gaspiller !
Pourtant, selon l’industriel, « nous avons aujourd’hui les technologies qui permettent de combattre les maladies sur les terres cultivables sans pour autant étendre les surfaces à cultiver ». Pour cela, il faut « disséminer les bonnes pratiques agricoles dans le monde. Il en va de la responsabilité de l’industrie alimentaire ». Bruno Parmentier insiste, lui, sur la nécessité de créer des silos stratégiques, afin de stocker les denrées alimentaires dans les zones « où l’on sait qu’elles auront des problèmes dans leurs productions futures », et ainsi garantir la sécurité alimentaire des populations, notamment en Afrique. « Encore faut-il avoir produit localement. Les Africains doivent pouvoir manger africain. Il faut permettre à ces populations de développer une agriculture locale. » Un défi que devront aussi relever nos sociétés occidentales.
Nouvelles pratiques agricoles : l’agriculture écologiquement intensive
Afin de nourrir 10 milliards d’être humains d’ici 2050, il faut produire plus, et produire mieux. Selon Michel Griffon, conseiller auprès de la direction générale de l’ANR, il suffit de s’inspirer de la nature et faire de « l’agriculture écologiquement intensive ». « Cela veut dire qu’il faut bien comprendre le fonctionnement de l’écosystème et amplifier ses fonctions productives pour réussir à produire plus. Par exemple, le charbon de bois peut optimiser le fonctionnement du sol grâce à des capacités de fixation des molécules de matières organiques, de l’eau et des nutriments à l’intérieur de la terre. Ce qui le rendrait plus fertile. » Autre exemple, utiliser la totalité du potentiel de production de la photosynthèse. « Il ne faut plus laisser de sol nu. Les terres doivent être recouvertes en permanence par des plantes, qui transformeront les rayons du soleil en biomasse et rendront les sols plus fertiles. »