« En France, le taux d’activité des femmes est de 66 % en 2011, en progression de 3 points par rapport à 2000 », indique l’Insee. « Ainsi, les femmes contribuent pour plus des deux tiers à l’augmentation de la population active. » Selon le rapport, « en une dizaine d’années, la population active a augmenté dans tous les grands pays européens. En France, l’accroissement est de 2 millions de personnes, soit un peu moins qu’en Allemagne (2,4 millions) et au Royaume-Uni (2,3 millions). » Et cette croissance s’explique en grande partie grâce à l’augmentation de l’activité féminine. Mais si elle a continué de se développer au fil des générations, ce mouvement s’est ralenti pour les femmes les plus jeunes, en France.
Si le temps partiel s’est développé au cours de ces dernières années, il demeure très largement féminin : « Le développement du temps partiel va aussi de pair en Europe avec des taux d’activité féminine élevés, qui sont supérieurs dans les pays du nord de l’Europe », révèle l’Insee. En revanche, l’emploi en CDD concerne presque autant les hommes que les femmes.
Mais la situation s’est tout de même améliorée en dix ans, l’écart entre les taux de chômage des femmes et des hommes s’est réduit : « En 2011, en France, le taux de chômage des femmes est plus élevé d’un point que celui des hommes, alors qu’en 2000, l’écart était de 3 points », note le rapport. Une situation qui peut s’expliquer par la crise de 2008 qui a particulièrement touché les secteurs comme l’industrie, la construction et l’intérim, où les hommes sont très largement représentés. Comme le montre l’Insee : « En Espagne, en Italie et en France, la hausse plus forte du chômage masculin a mécaniquement entrainé une réduction de l’écart entre les sexes. »
Le vieillissement de la population a obligé les grands pays européens à reformer leur système de retraite et les seniors ont vu la durée de leur temps de travail s’allonger. Ainsi les employeurs ont-ils été encouragés à embaucher ou à garder en emplois les seniors. Adoptée par le Conseil européen de 2000, une directive prévoit de « faire de l’Union européenne l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale ». C’est dans cette perspective qu’en mars 2001 le Conseil de Stockholm a fixé comme objectif aux États membres de porter à 50 % d’ici à 2010 le taux d’emploi des seniors, c’est-à-dire des personnes âgées de 55 à 64 ans.
« En France, en 2011, le taux d’activité entre 55 et 64 ans est de 44 %, soit nettement en dessous de la moyenne européenne (près de 51 %) », explique l’Insee. « Entre le milieu des années 1970 et le milieu des années 1990, la mise en place de dispositifs de préretraite ou de dispense de recherche d’emploi pour les chômeurs âgés, ainsi que l’abaissement à 60 ans de l’âge légal de départ en retraite (en 1983), avaient sensiblement fait baisser l’activité des seniors. »
Selon le rapport, « sous l’effet conjugué des réformes de retraite successives (1993, 2003 et 2010) et de l’abandon des dispositifs de dispense de recherche d’emploi ou de préretraites, les taux d’activité des seniors ont augmenté de nouveau en France depuis le début des années 2000. » Si le taux d’activité des 55-59 ans a ainsi atteint les 69 % en 2011, il reste cependant inférieur à l’Allemagne et au Royaume-Uni.