Ce 1er mai restera sans doute dans les annales comme le jour de la division, dans la rue seulement…
Lors des rassemblements habituels du 1er mai, le moins que l'on puisse dire, c'est que les syndicats traditionnels français n'ont pas défilé en rangs serrés. CGT, Sud et FSU d'un côté, CFTC, CFDT et Unsa de l'autre. La cause de cette division ? Les accords sur la sécurisation de l'emploi que la CGT, Sud et FSU ne semblent toujours pas avoir digéré.
Alors que la CGT en tête défilait dans quelques 280 villes de France, accompagnée de Sud et FSU, pour dénoncer un texte qu'il qualifient de "scélérat" la CFDT, suivie de près par la CFTC et l'Unsa vantaient de leur côté l'importance de la flexisécurité pour les travailleurs, et la force de leur "syndicalisme de proposition", histoire de marquer leur différence avec le camp adverse. Seul Force ouvrière n'a pas dérogé à la règle et s'est tenue à l'écart de ses petits camarades, en organisant, comme chaque année, un rassemblement devant le mur des Fédérés, à Paris.
Et pourtant, en dépit d'un contexte professionnel lourd, les rangs étaient plus que clairsemés tout au long des différents défilés. Désunion syndicale, divergences de fond, grève du beau temps également, sans doute… Côté chiffre, la CGT annonce un résultat de 160 000 manifestants (97 300 selon la police), soit cinq fois moins que l'an passé.
Pour autant il ne faudrait pas résumer cette première "fête des travailleurs" du quinquennat Hollande sous le signe de la divergence au sujet des accords sur l'emploi. L'essentiel des prises de parole tout au long des manifestations était également basé sur la rigueur, française et européenne. Une rigueur jugée excessive par tous les leaders syndicaux. L'inquiétude était également palpable en ce qui concerne les conflits sociaux qui ont marqué le début du mandat de François Hollande comme Goodyeart, PSA etc… Le chômage ayant été également un des sujets majeurs de la journée. Sur ce plan, les syndicaux appellent le gouvernement à des efforts supplémentaires en "dopant les dispositifs" tels que la formation, les contrats aidés etc…
Enfin, le gouvernement aurait tort de se frotter les mains face à une désunion massive des partenaires sociaux. Thierry Lepaon, numéro 1 de la CGT et Laurent Berger, leader de la CFDT sont soucieux de marquer durablement leurs débuts de mandats respectifs, et les divergences de fond pourraient bien laisser place à une union syndicale conséquente, qui plus est à l'approche des élections au Medef...