Taxer les produits de luxe à hauteur de 33% peut séduire en pleine période électorale mais il s'agit d'une hypothèse déconnectée des réalités économiques du terrain. En effet, cette mesure semble excessivement délicate à mettre en œuvre et ses vertus sont très incertaines.
D'abord comment définir un produit de luxe ? C'est une notion ambiguë. Le luxe, c'est aussi sa voiture, son téléphone portable ou les fleurs que l'on plante dans son jardin !
Si nous appliquons un tel taux de TVA, nous occulterions alors le fait que nous sommes dans un monde global. La libre circulation des biens en Europe entrainerait donc une fuite de la consommation sur nos pays voisins ou sur Internet. L'effet serait inverse avec une diminution des recettes fiscales, un commerce local en berne et l'essor du marché noir totalement incontrôlable.
Une surtaxe risquerait surtout de freiner le dynamisme de ce secteur pourtant porteur de croissance. En pesant ainsi sur les marges, c'est l'emploi qui risquerait d'être impacté ainsi que les budgets d'innovation. Cette conséquence est évidemment négative pour l'avenir.
Enfin, cette mesure risquerait de stigmatiser les "riches" et ce clivage mettrait de nouveau à mal l'ascenseur social.
Quand bien même ces explications factuelles ne suffiraient pas à convaincre, il est important de noter que la législation Européenne interdit fermement toute TVA supérieure à 25%. Pour y déroger, Il faudrait un accord à l'unanimité des pays membres. Est-ce que la France n'a-t-elle pas d'autres priorités à gérer avec ses partenaires ?
D'autant qu'il s'agirait sûrement d'un miroir aux alouettes car le luxe est minoritaire dans la consommation des ménages français. C'est en revanche un grand savoir-faire que nous exportons beaucoup et qui est donc non soumis à TVA.