Pas facile d'ajuster une fiscalité sans satisfaire quelques uns, et sans surtout déplaire à beaucoup. François Hollande commence à peine à le comprendre.
30 milliards d'euros d'impôts nouveaux accumulés à la fin du précédent quinquennat pendaient déjà au nez des contribuables de toute sorte, avant l'élection de François Hollande. Avant cette élection justement, notre président de la République, à l'époque encore candidat, avait annoncé 30 milliards d'impôts supplémentaires, dont le but premier était bien entendu la réduction du déficit public. Et il a tenu parole.
Avec aujourd'hui un taux de prélèvement obligatoire (record) de 46, 3 % du PIB, le déficit s'est réduit à 4,8 % de ce même PIB en 2012, soit une légère amélioration de 0,5 point, et cela malgré une croissance que l'on cherche encore. Et avec une année noire niveau croissance prévue en 2013, le déficit pourrait bien être ramené à 4 % du PIB, mais à quels sacrifices…
Les économies devraient atteindre 14 milliards d'euros en 2014. Et l'effort devrait être conséquent pour tout le monde, Etat et collectivités locales en tête. Cependant, dans cette équation, ce sont aussi les contribuables de tout poil qui payent la note. Après la hausse des 30 milliards qui ont touché particuliers et entreprises, François Hollande n'avait pas prévu qu'il devrait accorder une baisse de 20 milliards sur la fiscalité des entreprises.
A ce niveau, les indicateurs sont au rouge et plusieurs signaux se sont faits ressentir. Les investisseurs et le patronat ont suffisamment alerté l'Etat sur la chute libre de la compétitivité. Le matraquage fiscal a été mis en exergue par le mouvement des "pigeons"… Pour pallier à cette situation catastrophe, Hollande et Ayrault ont lancé le CICE (Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) censé alléger le coût du travail dans les entreprises, d'environ 20 milliards d'euros, à horizon 2015.
Pour autant, il ne s'agit que d'une éclaircie dans l'orage et parler de hausse d'impôt, au passé, serait une erreur. Le gouvernement va encore devoir trouver de nouveaux prélèvements pour 2014, de façon à compenser les taxes qui n'auront aucun effet au-delà de 2013, et pour renflouer l'épineux problème des retraites.
De plus, en ce qui concerne la réduction des dépenses, Hollande devra tenir bon pour lutter contre les critiques au sujet d'une rigueur qui vient à peine de commencer, et dont les nouvelles mesures devraient entrer en scène les semaines prochaines : réduction des allocations familiales etc… Un yo-yo, on vous dit...