En période de crise économique, les priorités se déplacent.
Et notamment celles liées à la sauvegarde de la planète. La crise a en effet un syndrome démobilisateur sur les citoyens, au sujet de l'environnement. On est passé des initiatives personnelles à celles des pouvoirs publics. Pour les Français, ce sont désormais aux collectivités locales de faire des efforts, et de montrer l'exemple.
Il existe même un baromètre pour mesurer cela. Celui du ministère de l'Ecologie, qui sert à montrer la fibre écolo des Français. Et en ce moment, il n'est pas bien haut. D'après le Commissaire général au développement durable (CGDD), les citoyens "sont moins enclins que précédemment à mettre en oeuvre des pratiques environnementales". Cet amer constat est le fruit d'une enquête réalisée chaque année par l'Insee.
En 2012, au sujet du logement par exemple, la volonté d'investir dans des améliorations écologiques pour le logement reste inférieur, de 6 points, au niveau de 2008. Et sur ce plan, la rénovation énergétique initiée en avril dernier par le gouvernement, pourrait être la clé de l'inversion de la tendance. On rappelle que cette mesure prévoie la rénovation de 50 000 logements par an, en matière d'innovation. Cela tombe assez bien car pour 47 % des Français, c'est aujourd'hui d'abord à l'Etat de faire le premier pas. Les entreprises sont en revanche dispensées d'efforts car 23 % des citoyens pensent que ce serait plutôt à elles de montre l'exemple.
De manière plus générale, seulement 23 % (contre 24 % en 2010) estiment qu'ils doivent agir en premier pour sauvegarder l'environnement. Cela se ressent, en particulier sur l'automobile. Les Français ont notamment déclaré, à ce sujet, avoir davantage eu recours à leur voiture pour aller travailler l'an dernier. Et alors qu'en 2009, 38 % des Français estimaient pouvoir se passer de leur automobile, ils ne sont plus que 28 % aujourd'hui. Et après le logement et l'automobile, c'est la consommation responsable en général qui prend du plomb dans l'aile. Avant d'acheter écolo, les Français sont 42 % à vérifier que cela ne leur coûtera pas plus cher, crise économique oblige...