Interrogé dimanche soir sur TF1, le Premier ministre s'est voulu apaisant et plus déterminé que jamais. Une réussite ?
Opposant l'utopie de Jean-Luc Mélenchon à la réalité face à laquelle est opposée quotidiennement son gouvernement, Jean-Marc Ayrault a renvoyé au néant les rêves d'accession au gouvernement du leader du Front de gauche, et a appelé au "changement en profondeur". "Je ne suis pas le Premier ministre de l'incantation, je suis le premier ministre de la vérité". Incapable de citer Jean-Luc Mélenchon au début de son intervention télévisée, c'est naturellement que Jean-Marc Ayrault a épinglé son ennemi principal du moment. "Je ne veux pas faire comme Jean-Luc Mélenchon, qui va jusqu'à dire dans ses discours : "La dette on ne la remboursera pas."
Le Premier ministre a tout fait, durant cette interview télévisée, pour montrer son sérieux aux Français à travers le panorama de cette première année de quinquennat. Jean-Marc Ayrault est ainsi revenu sur l'ensemble des réformes et des mesures prises par le gouvernement durant cette première année de législature. "Tout cela va finir par porter ses fruits."
Rappelant l'objectif numéro un qui est bien sûr l'inversion de la courbe du chômage, le premier Ministre a appelé les Français à la patience, filant la métaphore jardinière : "Quand vous semez, quand vous êtes jardinier, ça ne pousse pas dans les minutes qui suivent." Certes, mais en un an, de bien mauvaises herbes ont aussi poussé, au grand dam d'un gouvernement qui n'avait peut être pas assez anticipé les choses.
Mais le problème, pour Jean-Marc Ayrault, c'est l'argent. Les marges de manoeuvres financières ne sont pas assez grandes. On pourrait même dire aujourd'hui qu'elles sont nulles. Et le gouvernement cherche encore et toujours de l'argent, même si Bruxelles serait sur le point de lui octroyer un délai supplémentaire pour réduire son déficit public.
Enfin, au sujet des différents couacs avec ses ministres, notamment entre Pierre Moscovici et Arnaud Montebourg au sujet du rachat de Dailymotion, Jean-Marc Ayrault en a minimisé très sérieusement la portée, mettant plutôt en avant la ligne de conduite de son gouvernement. Et à ce sujet là, pas question de changer son équipe, du moins pour le moment…