A Londres, la lutte contre les paradis fiscaux fait un nouveau pas en avant

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Par Laure De Charette Modifié le 13 mai 2013 à 3h38

La réunion se voulait informelle, elle s'est révélée utile. Les ministres des Finances du G7 se sont à nouveau réunis samedi, à Aylesbury (près de Londres), aux côtés des banquiers centraux des pays concernés. Au menu des discussions figurait notamment la lutte contre les paradis fiscaux, nouveau cheval de bataille de pays en proie à une sérieuse crise économique et qui veulent à tout prix récupérer les sommes d'argent colossales qui leur échappent en raison de l'évasion fiscale. « C'est incroyablement important que les sociétés et les individus paient les impôts qu'ils doivent et cela n'est pas seulement vrai pour les contribuables britanniques, mais aussi pour la plupart des pays en voie de développement », a ainsi martelé George Osborne, le ministre des Finances britannique. Et à force d'en parler, l'idée de mettre en place un échange automatique d'informations fiscales gagne véritablement du terrain, et une volonté commune apparaît. Where there is a will, there is a way...

Le principe de cet échange entre les sept pays les plus riches du monde (France, Canada, Etats-Unis, Allemagne, Royaume-Uni, Italie et Japon) vise tout simplement à lever le secret bancaire. Par exemple, si un Français vivant dans l'Hexagone veut ouvrir un compte bancaire aux Etats-Unis ou s'il veut y créer une société, les services fiscaux américains en informeront automatiquement les services fiscaux français.

Certains pays d'Europe –notamment l'Allemagne, la France, l'Espagne, l'Italie et le Royaume-Uni- coopérèrent déjà en la matière depuis 2005, à l'instar des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de l'Australie, qui échangent les informations à leur disposition pour empêcher leurs ressortissants de planquer leur argent chez l'un ou l'autre pour se soustraire à l'impôt. Mais cette fois, tous ces pays lutteraient de concert et de manière systématique, et non plus uniquement au cas par cas, c'est-à-dire quand les autorités le demandent en cas de soupçon d'évasion fiscale. Faute de point de chute fiable, les évadés fiscaux se retrouveraient ainsi court-circuités.

L'idée est que ce nouveau système incite les autres pays à entrer dans la danse. La Suisse a déjà fait savoir qu'elle n'y était pas défavorable, mais à condition que les autres grands centres financiers mondiaux, comme Singapour ou Hong Kong, s'y mettent aussi. Reste à savoir si l'effet boule de neige peut se produire d'un bout à l'autre du globe. Réponse à Saint Pétersbourg, lors du prochain G20 prévu en septembre.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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