Privatisation de Fortis : la Belgique a perdu plus d’un milliard d’euros, et les agences vont fermer

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Par Charles Sannat Modifié le 18 mars 2019 à 10h12
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@shutter - © Economie Matin
40%BNP Paribas Fortis va fermer 40% de ses agences

Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

Pauvres amis Belges et je le dis avec une infinie amitié.

BNP Paribas a racheté Fortis aux Belges, enfin, la participation de 25% de l’Etat belge. A travers des idées dites « européennes » de Privatisation de Fortis, la Belgique a perdu plus d’un milliard d’euros, et les agences vont fermer en Belgique…

Voilà les conséquences généralement des « privatisations modernes », qu’elles soient en France ou ailleurs en Europe, elles ont pour conséquences d’enrichir certains, et de priver les Etats de futures ressources et de leur gestion notamment sociale.

L’Europe en imposant le plus possible le désengagement des Etats nationaux des économies nationales veut en réalité désarmer les pays, les gouvernements. Cela n’est pas le fruit du hasard ni uniquement de l’idéologie libérale. Il faut bien comprendre et décrypter la politique européenne qui est d’un cynisme absolu.

Moins les Etats disposent de leviers, moins ils sont forts, plus l’Europe Fédérale peut venir en remplacement.

C’est aussi en cela que ce besoin irrépressible de « privatisation » devenant l’alpha et l’oméga de toutes les politiques économiques doit être combattu.

Plus que jamais, nos Etats doivent être armés comme tous les pays qui pensent leur puissance le sont à travers des fonds souverains.

BNP Paribas Fortis: l’Etat belge s’est privé de 1,2 milliard d’euros

Pour le journal Le Soir en Belgique, « en 2013, la Belgique cédait sa participation de 25 % dans BNP Paribas Fortis. A la vue des dividendes versés depuis lors par la première banque du pays, on peut dire que la Belgique a fait une mauvaise affaire…

En 2009, l’Etat belge cédait 75 % de Fortis Banque à BNP Paribas en échange d’une participation de 10 % du capital du groupe français. Mais il conservait 25 % de la première banque du pays.

En 2013, le gouvernement Di Rupo cédait sa participation dans BNP Paribas Fortis au groupe français, empochant au passage 3,25 milliards d’euros qui serviront à réduire la dette publique.

« Un bon deal », selon Koen Geens, ministre des Finances de l’époque. Vraiment ? S'interroge le journal.

« En tenant compte des dividendes de BNP Paribas Fortis auxquels il a ainsi renoncé, pondérés par l’économie réalisée sur la dette, l’Etat belge s’est privé, depuis 2014, de 1,2 milliard d'euros. En abandonnant en prime tout droit de regard sur la stratégie de la première banque du pays ».

BNP Paribas Fortis va fermer 40% de ses agences

Mais ce n’est pas tout, Fortis va également fermer 40% de ses agences et supprimer 2 200 emplois soit 17% de ses effectifs d’ici 2021…

Les banques tenteront par tous les moyens de procéder sans licenciements secs, en profitant au maximum des départs naturels et évidemment des grosses vagues de départs à la retraite.

Mais la logique est là.

Le métier de banquier est en train, sous vos yeux de muter, et d’ici 2021 ce qui n’est que dans moins de deux ans, en Belgique il y aura 40% d’agences en moins.

La France va vivre exactement le même phénomène, avec un changement très important des usages, et de très nombreuses agences vont disparaître au profit des interfaces internet des banques, et seuls quelques gros bureaux vont subsister aussi bien pour la gestion patrimoniale que pour le suivi des entreprises.

Je vous en parlais déjà dans cet article ou dans celui-ci

A moins de viser des hauts postes dans la banque, ce n’est plus du tout un secteur d’avenir et le cours du petit banquier d’agence du coin de la rue va s’effondrer avant.. de disparaître. Ce n’est donc pas une bonne idée d’orientation.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Article écrit par Charles Sannat pour Insolentiae

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.