On ne cesse de l’entendre : l’immobilier est une valeur refuge et devenir propriétaire de son logement reste la priorité de la majorité des Français. Pour autant, le début de l’année 2012, après une année 2011 record en termes de transactions, est quelque peu morose. Beaucoup d’acheteurs ont souhaité profiter en 2011 des derniers mois du prêt à taux 0 renforcé dans l’ancien, du dispositif Scellier encore à 22 % (contre 13 % aujourd’hui) et les vendeurs se sont dépêchés de céder leur bien avant que n’entre en vigueur la réforme de la taxation des plus-values immobilières…
Résultat, début 2012, le marché a tourné au ralenti dans un contexte économique tendu, marqué par une hausse du chômage et - on aurait presque tendance à l’oublier - une dégradation de la note de la France, restée (heureusement !) sans effet sur les taux d’intérêt ! Justement, alors que les Cassandre annonçaient une envolée des taux de crédit immobilier, ils n’ont fait que baisser depuis 3 mois, revenant à leur niveau de début 2011 (4 % en moyenne sur 20 ans) et annulant ainsi près d’une année de hausse.
Finalement, même si les banques sont plus sélectives et plus prudentes, c’est du côté de la demande qu’il faut chercher l’explication de ce ralentissement… Car si l’intérêt pour l’immobilier est toujours bien présent, les acheteurs ont du mal à franchir le cap. Ainsi, au 1er trimestre 2012, les demandes de crédit déposées sur le site meilleurtaux.com ont augmenté de 4 % sur un an, témoignant de cet attrait pour l’immobilier. Mais le nombre de dossiers réellement en cours d’achat ou avec un compromis de vente signé a chuté de 20 %. Plus de demandes de simulations donc, et moins de projets concrets. Cela traduit deux choses : d’une part une plus grande prudence des emprunteurs qui cherchent à évaluer au mieux combien ils peuvent emprunter avant même d’avoir trouvé un bien immobilier ; d’autre part un attentisme des particuliers lié au contexte économique, à la crainte du chômage, à l’élection présidentielle et à l’espoir d’une baisse des prix. Le nouveau gouvernement va-t-il mettre en place de nouveaux dispositifs d’aide à l’accession à la propriété ou à l’investissement locatif ? Le recul des prix, tant annoncé, va-t-il se produire ?
Reste qu’en avril, sous l’effet de la forte baisse des taux et parce que l’immobilier reste réellement une valeur refuge, la demande repart : le nombre de dossiers déposés ressort en hausse de 24 % par rapport à avril 2011, quand la baisse des dossiers avec compromis de vente signé n’est plus « que » de 12 %. C’est pourquoi il ne peut y avoir effondrement des prix, car les acheteurs, bien que moins nombreux, attentistes et attentifs, sont toujours là… et même en position de négocier. Pour ceux qui ont un projet immobilier, il est donc urgent de ne plus attendre…