L'évènement de la semaine est la réunion de la Fed avec la décision sur les taux mercredi. S’attarder sur la Fed est évidemment important, c’est elle qui donne le la, mais il ne faut pas oublier que c’est un mouvement de détente monétaire global auquel nous assistons.
Point de marché : tous ensemble
L’évènement de la semaine est la réunion de la Fed avec la décision sur les taux mercredi. Il n’y a rien à attendre en termes de décision sur les Fed Funds, on regardera en revanche la teneur du message. La courbe à l’heure actuelle n’attend pas de hausse de taux sur l’année mais accorde une probabilité de 31% à une baisse. Les divers membres de la Fed n’ont rien fait pour détromper le marché. Ce qui veut dire qu’ils sont confortables avec les attentes actuelles et que le message de mercredi tendra certainement à conforter ces attentes.
Il est néanmoins possible que la Fed annonce un arrêt, ou un ralentissement, de la réduction de son bilan. A l’heure actuelle, elle réduit son portefeuille issu du QE de 50 milliards par mois.
Les implications de cette politique très laxiste vont au-delà des Etats-Unis. La BCE a elle aussi été particulièrement accommodante, et les banques centrales de pays en voie de développement ont suivi. Comme le montre le graphique ci-dessous une moyenne simple des taux directeurs de 45 banques centrales dans le monde montre une très forte progression sur la deuxième moitié de l’année dernière. C’est la période de la mini-crise émergente où une grande partie des banques centrales montaient leurs taux. Depuis le début de l’année cette moyenne baisse un petit peu : la banque centrale Indienne par exemple a baissé ses taux et pourrait le faire de nouveau, la banque centrale turque le fera aussi probablement avant la fin du deuxième trimestre.
S’attarder sur la Fed est important, c’est elle qui donne le la, mais il ne faut pas oublier que c’est un mouvement de détente monétaire global auquel nous assistons.
Toujours pas d’inflation en Europe
Les chiffres finaux d’inflation en Europe ont été publiés vendredi : 1,5% d’inflation en février, une inflation sous-jacente à 1%, soit le même niveau qu’un an plus tôt.
Hormis effets pétroliers de court terme, l’inflation reste atone et ne semble pas donner signe d’accélération.
Nous avons construit un modèle prédictif qui décompose l’inflation en quatre composantes principales, chacune ayant sa dynamique propre : prix alimentaires, prix de l’énergie, prix industriels et prix des services. On obtient une légère tendance à la hausse sur l’inflation sous-jacente, mais les chiffres ont du mal à dépasser 1,1/4% en fin d’année. Les pressions inflationnistes restent donc très médiocres.
Toujours pas d’achats de Treasury par les étrangers
La publication des « TIC », les flux acheteurs de Treasury par les étrangers, montre des ventes nettes en janvier pour 12 milliards de dollars. L’année dernière les étrangers ont acheté seulement 5 milliards, soit moins de 1% de l’émission nette sur l’année. Ces chiffres sont en ligne avec la tendance des cinq dernières années : si les étrangers ont financé presque la moitié du déficit américain entre 1990 et 2012, ils sont vendeurs nets sur les cinq dernières années.
Le déficit public américain doit donc être financé en totalité par l’épargne domestique.