L’importance des résultats de l’ex-Président (notamment dans le domaine international et dans la façon dont la crise financière a été surmontée) peut inciter à adopter certaines « recettes » de Nicolas Sarkozy. Mais bien sûr les résultats du 6 mai incitent à la vigilance quant au choix d’autres stratégies qui se sont révélées peu judicieuses.
Que faire en cas de difficultés ? Comment rebondir ? Il faut d’évidence garder ce qui a fait nos succès passés et renforcer nos atouts. Plus précisément il faut continuer d’agir et ne pas baisser les bras, garder de l’appétit, rester ambitieux – pour soi-même et pour l’équipe -. Sauf exception les performances sont liées à un investissement et à une détermination sans faille ; elles sont aussi fonction de la confiance en soi du décideur, convaincu de surmonter les obstacles. On ne peut rebondir, voire sortir du trou (!) sans pragmatisme ni sens du concret.
« Je suis un homme de bon sens, pas un agité du cerveau » confiait l’ex-chef de l’Etat. Se sortir d’un mauvais pas suppose aussi d’être audacieux, d’imaginer des solutions nouvelles, de bousculer les habitudes. La réussite, notamment dans l’entreprise et le monde des affaires, suppose d’oser prendre des risques, le pire des risques étant d’opter pour le statu quo.
Surmonter les difficultés suppose aussi d’user de sa capacité à entraîner ses troupes, à motiver et à mobiliser chacun. Selon le cas sur les estrades des réunions politiques, ou au bureau, dans l’atelier, la boutique.
Dans ces différents domaines, imiter l’ex-Président de la République peut être payant. Mais quels faux pas devons-nous éviter ? Soyons vigilants quant à notre image, qui doit correspondre à notre fonction et donc à ce que « les autres » attendent de nous. Ayons conscience que l’excès de confiance constitue une cause d’erreur fréquente chez les décideurs de haut niveau. L’absence d’humilité peut être suicidaire. Evitons d’aller trop loin. « Je suis à fond, mais j’accélère » confiait souvent l’ex-Président amateur de vélo. Evitons d’être « too much », d’en faire trop, de s’exposer en permanence, et sur tous les sujets.
Savons-nous déléguer suffisamment dans l’entreprise ? Oser n’est pas être kamikaze ; souvenons-nous que la résistance au changement est plus forte que nous l’imaginons. Si le dirigeant doit « moins tenir à être aimé qu’à être utile » (André Comte-Sponville), rester le leader suppose de maintenir une adhésion suffisante de ses troupes. Cela suppose non seulement des résultats, mais aussi un comportement en phase avec leurs attentes, des attentes souvent légitimes, mais parfois aussi irrationnelles. Il n’est pas facile de diriger à la fois « par la tête, les tripes, le cœur ».
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Article initialement publié le 10/05/2012