Vins de Bordeaux : faut-il acheter les primeurs 2013 ?

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Par Franck Nogues Publié le 4 avril 2014 à 4h10

L'intérêt des primeurs, système unique au monde, est pour un propriétaire l’occasion d'enrichir sa trésorerie en vendant un vin qui ne sera à la disposition du client que deux ans plus tard. Pour le client final, ce système permet d'acheter aujourd'hui des vins à des prix théoriquement plus faibles que ceux qui seront pratiqués lors de la mise sur le marché.

Toutefois, la question peut se poser sur ce modèle vertueux si l’on observe les derniers millésimes. En effet, les 2009 et 2010, millésimes exceptionnels, vendus en pleine crise, sont toujours aux mêmes prix d'achat que lors de leur sortie en primeurs, tout au moins en ce qui concerne la vente aux particuliers (dernière tranche). Les 2011 et 2012 sont en dessous de ceux-ci. Il apparaît donc aujourd’hui que, loin d’être la martingale gagnante des années 2000, l’achat en primeurs est devenu une affaire de spécialistes extrêmement sélectifs.

Le millésime 2013 ne devrait pas échapper à cette règle. En effet, 2013 est un millésime "hétérogène" à faible quantité, compte tenu d'une absence de printemps et des intempéries lui ayant succédées. La qualité est donc sujette à caution. Pour preuve, certains Châteaux ont d’ores et déjà annoncé qu’ils renonçaient à commercialiser leur premier vin. Cette année, Château Pontet Canet a été le premier à communiquer ses prix. Ils demeurent au niveau de 2012, loin donc de l’attente du négoce bordelais.

Dans ce contexte, comment imaginer que ce millésime moyen sera plus cher dans deux ans ? Est-ce là une erreur ? A priori, oui ! Les particuliers n'ont plus d'intérêt financier à acheter en primeurs depuis 2008 ! Il serait plus opportun d'investir aujourd'hui sur les 2009 et les 2010 plutôt que dans les primeurs 2013. En effet, ces millésimes n'ont pas progressé en termes de prix et affichent une qualité extraordinaire, notamment pour les 2010 que l'on compare déjà à 1982.

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Franck Noguès a débuté sa carrière en 1987 en tant que salarié dans le secteur de la gestion du patrimoine. Il crée en août 2011 sa société de gestion de patrimoine Conseils et Patrimoine. En parallèle de cette activité, cet originaire de Bordeaux lance en juin 2010 avec Nicolas Capeyron et Philippe Bureau, Patriwine, le premier site d'investissements dans les Grands Crus Bordelais.

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