La politique dit-on, c'est l'art de donner d'une main, et de reprendre de l'autre. Cette fois-ci, le gouvernement ne donne rien, il maintient (l'universalité des allocations familiales) mais reprend de l'autre (la diminution du quotient familial).
Ainsi donc les allocations familiales resteront universelles et ne seront pas diminuées pour les ménages les plus aisés (15 % des ménages bénéficiaires environ). Mais le revers de la médaille est l'augmentation d'impôts que vont subir les ménages français. Cela grâce au coup de rabot exercé sur le quotient familial, un mécanisme fiscal qui permet aux familles avec enfants de réduire leur impôt sur le revenu.
Une mesure qui devrait toucher 1,3 million de familles dites "aisées", un chiffre bien supérieur aux 740 000 familles qui auraient pu subir la baisse des fameuses "allocs". Les ménages concernés devront donc payer à eux seuls 1 milliard d'euros d'impôts en plus. Un chiffre qui se justifie par la diminution de l'avantage maximal, qui passera de 2 000 euros à 1 500 euros par demi-part en 2014. 2014, date pour laquelle François Hollande s'était engagé à la stabilité fiscale. De ce point de vue là cela semble compromis.
Et bien que certains ménages, pas si aisés que cela, vont voir leur pouvoir d'achat diminuer de manière conséquente, Matignon précise bien que cette mesure devrait permettre d'aider les ménages les plus modestes, monoparentales voire nombreuses ainsi que financer la création de places dans les crèches et de fait favoriser l'emploi des femmes… Simple non ?
Pourtant cette mesure n'en est qu'une parmi toutes celles prévues par le gouvernement pour économiser 2 milliards d'euros d'ici à 2016. Sont ainsi dans la ligne de mire de Jean-Marc Ayrault et son équipe la douloureuse question des retraites, la réduction des aides aux entreprises et la réforme de la formation professionnelle...