Le port de Santos, situé dans l’État de São Paulo au Brésil est le plus grand port d’Amérique latine. Ses activités regroupent 50% du produit intérieur brut (PIB) du Brésil et concentrent plus du quart des échanges de la balance commerciale brésilienne.
Pour l’instant, le port est sous gestion publique mais fin janvier 2019, lors d’une conférence organisée à São Paulo par le Crédit Suisse réunissant près de 600 hommes d’affaires, investisseurs et analystes, le gouverneur de l'État, João Doria, a annoncé du changement. Le port fait partie d’un vaste projet de privatisations annoncé en amont par le gouvernement, incluant également des aéroports et autoroutes.
Quelques jours plus tard, début février 2019, le Ministre des Infrastructures, Tarcisio Gomes de Freitas confirmait l’information. La future privatisation du port de Santos est bien dans les tuyaux du gouvernement au même titre que d’autres actifs publics en particulier dans le domaine des infrastructures. Ce n’est pas la première fois que de tels scénarios sont envisagés, certains faisaient déjà partie des projets de l’ancien président Michel Temer, sans pour autant être tous concrétisés. Il semble aujourd’hui que les déclarations puissent être réellement suivies d’effets.
Le Ministre annonçait ainsi que le projet serait lancé dès la prise de fonction du nouveau directeur de la société gestionnaire du port, Companhia Docas do Estado de São Paulo (Codesp), Casemiro Tércio Carvalho, chose faite courant février. Le Ministre Tarcisio Gomes de Freitas indiquait qu’il veillerait à ce qu’il n’y ait pas d’ingérences politiques dans la gestion de ce dossier qui sera confié à des « techniciens ».
Casemiro Tércio Carvalho étant désormais en place, les conditions sont réunies pour que les discussions entre dirigeants, syndicats et opérateurs débutent. Dans une interview en date du 27 février 2019, le nouveau patron de la Codesp, déclarait que sa priorité était de restructurer le port afin d’assurer une meilleure rentabilité et d’éradiquer les problèmes de corruption qui gangrènent l’infrastructure depuis des années. Le 19 mars dernier, il donnait quelques informations supplémentaires : le capital de la Codesp sera ouvert d’ici la fin du mandat de José Bolsonaro, une échéance entre trois et quatre ans. Il ajoutait par ailleurs que le plan gouvernemental consistait à garder environ la moitié du capital afin de maintenir son contrôle sur l’autorité portuaire. Selon lui, « le rôle des investisseurs privés visera, outre à apporter des ressources financières, à renforcer la supervision de la gestion du port et à la rendre plus efficace. »
Si tout se passe comme prévu, le processus de privatisation du port de Santos pourrait concrètement débuter après la concession de la gestion du port de Vitória, situé plus au nord dans l’Etat de l’Espirito Santo, considéré comme un projet pilote. Le dépôt des offres pour le port de Vitoria est prévu pour le 2 avril 2019.
Sources : Portosenavios, Estadào, Globo, Folha de São Paulo