On connaissait le goût des riches Chinois pour les domaines bordelais.
Mais ils ne sont pas les seuls à en profiter. Pour leurs compatriotes restés dans l'Empire du milieu, le vin coule également à flot. Et les chiffres ont de quoi impressionner. Aujourd'hui, plus d'une bouteille sur dix exportée en Chine vient de la région bordelaise. Et actuellement, les vins du Languedoc commencent également à poindre sur les tables chinoises.
Des statistiques qui aident à comprendre aujourd'hui le poids de la Chine dans la production de vin européenne, et la volonté du ministre du Commerce chinois d'ouvrir mardi une enquête antidumping sur les vins européens, pour se venger des taxes de douanes imposées par Bruxelles sur les panneaux solaires importés de l'Empire du milieu (lire ici).
Pour se donner un ordre d'idée, le marché chinois du Bordeaux représente aujourd'hui deux fois et demie le marché allemand, pourtant insatiable en matière de vin. Ce sont pas moins de 48 millions de bouteilles qui ont été exportées en 2012 en Chine, soit 22 % des exportations, 27 % si l'on compte Hong Kong. Les ventes en valeurs génèrent 565 millions d'euros, soit 26 % des recettes totales. Un chiffre qui fait passer la Grande-Bretagne pour un petit joueur, pourtant traditionnellement gros importateur de grands vins français.
Du jamais vu en 12 ans. Un phénomène dont les producteurs bordelais auraient tort de se plaindre. Aujourd'hui, la région bordelaise réussit à exporter en Chine toutes ses gammes de vins. Et ce quel que soit le prix. Un prix d'export qui diffère d'ailleurs selon les destinations. Ainsi le prix d'expédition d'une bouteille en Chine est en moyenne de 4,7 euros, tandis qu'il dépasse allègrement les 17 euros pour Hong Kong.
La Chine se fait donc une place dans le vin mondial. Elle est d'ailleurs désormais propriétaire du 5ème vignoble mondial. Un dynamisme en ce domaine qui s'explique peut être par un gouvernement qui encourage la consommation de vin au détriment d'alcools plus forts, pour des raisons uniquement sanitaires. Pasteur avait raison...