Après cinq semaines de fermeture en raison de l'instauration par le gouvernement grec d'un contrôle des capitaux, à l’ouverture ce lundi 03 juillet, l’indice ATHEX de la Bourse d’Athènes s’est effondré et pas qu’un peu.
Ce sont les valeurs bancaires qui ont le plus souffert avec un recul de près de 30%. Elles ont été fragilisées par les 40 milliards de retrait effectués depuis décembre 2014. Elles sont dans une grande vulnérabilité, les investisseurs locaux ne peuvent pas financer l’achat de titres en ne pouvant pas retirer l’argent sur leurs comptes bancaires, qui restent soumis au contrôle des capitaux en vigueur depuis le 29 juin dernier.
Ce contrôle avait été mis en place le 29 juin dernier après l’afflux massif des retraits des samedi et dimanche précédents, qui risquaient de plonger tout le pays dans la faillite et en premier lieu, le secteur bancaire. Effectivement, si les banques sont « à sec » le pays se trouverait complètement paralysé. Plus d’argent liquide, plus de rentrée de taxe, d’impôt vers les caisses de l’état, plus de versement de salaires, c’est toute l’économie qui est en panne.
Le premier objectif du contrôle des capitaux est d’empêcher la faillite du secteur bancaire
La cause première des retraits, c’est le manque de confiance des Grecs dans l’avenir de leur pays. Ils préfèrent soit retirer leur argent pour le conserver dans des bas-de-laine pour les plus modestes ou les placer à l’étranger pour les plus aisés.La bourse avait été fermée par le premier ministre, Alexis Tsipras, le 29 juin, lors de l’annonce d’un référendum sur les nouvelles mesures d’austérité demandées à son pays par la Troîka.
Cette baisse était envisagée par les marchés, même si la Banque Centrale Européenne avait donné son autorisation pour une réouverture principalement pour les investisseurs étrangers et beaucoup plus encadrée pour locaux. Les intervenants craignaient une accélération des sorties de capitaux des investisseurs si la bourse reprenait avec un retour à la normale.
D’autre part, il faut noter que les investisseurs locaux ne peuvent toujours pas financer avec leurs comptes bancaires, l’achat de titres. Par contre, même si le contrôle bancaire est toujours en vigueur, ils peuvent se servir de comptes à l’étranger pour effectuer des transactions en liquide. Une recapitalisation des banques serait en cours avec la recherche par le gouvernement d’Alexis Tsipras de 10 milliards d’euros pour desfragiliser les banques suites à la fuite des capitaux.
En parallèle, des discussions sont lancées pour ouvrir rapidement un fonds de privatisation de 50 milliards d’euros d’actifs grecs récoltés sur 30 années. Beaucoup de points restent encore à éclaircir, il sera très difficile dans le contexte actuel, pour le gouvernement de tenir le calendrier programmé. Dont la négociation avec les créanciers, d’un nouveau prêt de 82 milliards d’euros sur trois années.
D’autre part pour stabiliser le pays, redonner de la confiance aux marchés, le gouvernement grec devrait pouvoir verser une première tranche d’aide de 24 milliards d’euros, dont 3,2 milliards à la BCE, 1,2 milliards au FMI et 10 milliards pour la recapitalisation des banques. Ce montant espéré devant provenir du résultat de la négociation actuelle avec les créanciers internationaux.
Ce lundi 03 août, la Bourse de Paris, était attendue sur une note hésitante après la forte dégradation de l’activité manufacturière chinoise et dans l’attente de la réouverture de la Bourse d’Athènes. Mais elle a plus que résisté avec + 0,75% à la clôture.
Toutes les autres bourses et indices européens n’ont connu aucune inquiétude puisqu’ils ont tous terminé dans le vert et donc avec une note positive. Par contre, la Bourse d’Athènes à la fermeture, s’est un peu rattrapée pour terminer à 16 ,23% de l’Athex, indice principal, qui a fini à 668,06 points.Il faut remonter à 28 ans, en 1987 pour trouver trace d’une chute presque aussi forte : 15,3%.
Comment vont réagir les marchés athéniens après ce jour fatidique ? Pourquoi pas à la hausse, si un brin de confiance est revenu.