Cloud Souverain : clap de fin pour la France ?

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Par Christian Hiller Publié le 28 janvier 2015 à 6h00
Cloud Data Retard Entreprises France
@Shutter - © Economie Matin
200 millions ?En rachetant Cloudwatt, Orange espère obtenir 200 millions d'euros de bénéfices en trois ans.

Les dernières annonces autour rachat total de Cloudwatt par Orange ont laissé place à beaucoup de scepticisme quant à l’avenir et la pérennité du Cloud Souverain. En effet, beaucoup ont vu ici une résignation et un appel de détresse depuis le lancement de son initiative visant à développer le Cloud dit "à la française."

Depuis quelques années, le gouvernement a en effet souhaité développer une offre de Cloud Souverain capable de répondre aux exigences locales en matière de performances et de sécurité, mais les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes.

Cloud Souverain : plusieurs faux-pas pointés du doigt

En faisant le bilan de ces derniers mois et des dernières actualités autour de ces initiatives, plusieurs faux-pas peuvent être pointés du doigt : des objectifs financiers très (trop) ambitieux, des objectifs technologiques également peu réalistes – réaliser toute une infrastructure ne se fait pas en un jour ou même en quelques mois. La mutualisation des compétences et l’unification des entreprises, bien que poussée par Axelle Lemaire, n’a pas vu le jour, ce qui a également pu contribuer à ce constat d’échec. ‘Diviser pour mieux régner’ ne fonctionne malheureusement pas tout le temps.

Assurer la souveraineté du Cloud

Les raisons ayant poussé à cette initiative étaient pourtant légitimes : assurer une souveraineté du Cloud au niveau hexagonal dans un marché concurrentiel, et également protéger plus efficacement les données stockées sur le Cloud – ce qui est devenu d’autant plus important suite aux dernières fuites et autres actualités autour de la surveillance électronique.

Cloud : de nombreuses entreprises françaises expertes en la matière

On peut alors se demander ce qui peut être fait pour espérer faire perdurer cette aventure aux intentions plus que louables. Ce qui me paraît essentiel est de capitaliser encore plus sur les compétences existantes au niveau local. En effet, plusieurs entreprises françaises proposent déjà des offres Cloud et possèdent donc l’expertise nécessaire au déploiement d’une souveraineté du Cloud à une échelle plus raisonnable.

Des bénéfices espérés de plus de 200 millions d'euros en trois ans

Le deuxième point à retravailler réside dans les objectifs fixés : toute une infrastructure basée sur Open Stack en quelques années, était-ce vraiment réaliste ? Des bénéfices de plus de 200 millions d’euros en l’espace de trois ans, la barre n’était-elle pas un peu haute ? En revoyant les objectifs à la baisse tout en se projetant sur les bénéfices sur le long-terme, il devient tout de suite plus facile d’attirer les entreprises afin qu’elles participent et collaborent à ce projet.

Le faux retard de la France sur le Cloud

Beaucoup parlent du retard de la France en termes de technologies Cloud. Néanmoins, les acteurs sur ce marché se multiplient, chacun apportant une brique supplémentaire à l’établissement de solutions simplifiant la vie des entreprises, et même des particuliers, souhaitant accéder plus facilement à leurs données. Il suffit de revenir sur le dernier événement CES en début de mois où la French Tech était à l’honneur, démontrant ainsi que le marché IT français était toujours plus attractif. Si le Cloud Souverain parvient à tirer parti de ces innovations et à rassembler les différents acteurs sous un même drapeau, il a encore de beaux jours devant lui et peut encore redresser la barre !

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Actuellement Président d'EMC France, Christian Hiller avait déjà occupé ce poste il y a plusieurs années, ainsi que d'autres responsabilité chez EMC au niveau européen et mondial (il a notammant été en charge de plus de 70 pays). Il a notamment été Senior Vice-Président en charge de la région EMEA Sud, puis Senior Vice-président en charge des comptes globaux internationaux et enfin Senior Vice President World Wide Sales de la division IIG d'EMC.Avant de rejoindre EMC, il a dirigé pendant 6 ans en tant que Président Directeur Général la société Sun Microsystems France, qu'il a aidé à redresser. Christian Hiller a débuté sa carrière chez IBM où, pendant 13 ans, il a occupé divers postes dans les ventes et le logiciel.D'origine autrichienne, Christian Hiller est titulaire d'un doctorat en Droit International de l'Université Paris V.

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