Tremblez, (mal)honnêtes gens ! Un ex-cadre d'une banque suisse, et pas n'importe laquelle puisqu'il s'agit de Reyl, l'ancienne banque de Jérôme Cahuzac, affirme posséder une liste. Qui figurerait sur cette fameuse liste, qu'il s'est empressé de transmettre à la justice ? Une quinzaine de personnalités françaises qui auraient possédé un compte en Suisse non déclaré aux autorités françaises, afin d'échapper à l'impôt dans l'Hexagone, et notamment parmi eux des ministres ou anciens ministres. La crème de la crème des exilés fiscaux, en somme.
L'ex-banquier suisse est-il crédible ?
Mais cet homme, Pierre Condamin-Gerbier, ex-banquier vivant en Suisse depuis près dix ans et ayant travaillé dans quelques uns de ses plus grands établissements bancaires (UBS, Bénédict Hentsch), est-il crédible ? Il y a seulement un an, comme le rapporte le magazine Capital auquel il a accordé une interview, il faisait encore partie des experts qui aidaient les ultra riches français à planquer leur argent en Suisse. « Tous mes clients français expatriés disposent de leur propre jet privé à l'aéroport de Cointrin », précisait-il alors. Aurait-il été depuis pris de remords ? Ou plutôt rongé par l'esprit de vengeance ? Comme le rapporte Le Point, outre le fait que son vrai nom est en réalité Pierre Gerbier et que la société qu'il prétend avoir créée n'apparaît pas dans les registres de commerce, il est en réalité au chômage depuis son licenciement par Reyl et de surcroît criblé de dettes. Bref, lâché par le petit milieu bancaire suisse. Alors il aurait décidé de tout balancer. Crédible ou non, il a en tout cas été auditionné hier à l'Assemblée nationale comme témoin dans l'affaire Cahuzac.
Des milliers d'exilés fiscaux français de retour au bercail
Suite au renforcement des sanctions, de plus en plus de Français -108 833 l'an dernier !- se décident à déclarer aux autorités françaises qu'ils possèdent un ou plusieurs comptes bancaires à l'étranger, tout en résidant sur le territoire français. Dans ces cas-là, après leur rapatriement en France, les sommes qui étaient abritées à l'étranger sont taxées à hauteur de 60% et l'exilé repenti doit payer une amende correspondant à 5% du solde au-delà de 50 000 euros.