La décision du Conseil Constitutionnel est tombée, les comptes de campagne de l'ex-candidat Nicolas Sarkozy sont invalidés –au motif que trop de dépenses liées à la campagne n'y figuraient pas, notamment celles effectuées avant l'entrée officielle en campagne du poulain de la droite-. Résultat, l'intéressé a décidé hier de démissionner « immédiatement » de cette instance dont il était devenu membre de droit et à vie en tant qu'ancien président de la République en mai 2012, afin de retrouver sa liberté de parole. Il est à ce titre le deuxième ancien chef de l'Etat à rendre ainsi son tablier, après Vincent Auriol en 1960. Soit. Mais qu'en est-il de la situation financière de l'UMP ? Elle n'est pas brillante...
L'UMP, un parti criblé de dettes
D'abord parce que les comptes étant jugés non valides, l'Etat ne va pas verser à l'UMP les 11 millions d'euros de remboursement prévus par la loi, chaque candidat ayant dépassé le score de 5% des voix aux élections présidentielles pouvant se faire financer une partie de ses dépenses.
Or le parti politique avait déjà 44 millions d'euros de dettes en 2011. Avec le rejet des comptes, le découvert devrait s'élever à près de 46 millions d'euros. Un cadre du parti expliquait qu'il allait falloir renégocier les montants et les durées des emprunts contractés auprès de plusieurs banques.
L'UMP va devoir mettre de l'ordre dans ses comptes pour survivre
Ce n'est pas tout : l'UMP va devoir rembourser au Trésor public la somme de 153 000 euros qui lui avait été avancée lors de la campagne. En outre, sachant que chaque parti politique reçoit environ 1,60 euro par an et par voix obtenue aux élections législatives pendant cinq ans (à condition d'avoir dépassé le seuil de 1% des voix dans 50 circonscriptions) et que chaque parlementaire rapporte également près de 42 000 euros par an à son parti, l'UMP aurait pu se refaire. Sauf qu'en raison de ses mauvais résultats aux législatives de 2012, les subventions publiques à l'UMP sont fortement revues à la baisse ! Comme l'explique l'Observatoire des subventions, l'UMP touchera ainsi 20 millions d'euros de subventions en 2013, contre plus de 30 millions d'euros en 2012.
De plus, le parti a écopé d'une pénalité de 4 millions d'euros pour ne pas avoir respecté la parité. Dernière épine dans le pied de l'ex-premier parti de France : il doit encore rembourser l'achat de son siège de la rue de Vaugirard (32 millions d'euros sur 13 ans).
Résultat, l'UMP risque de se retrouver en situation de banqueroute à un an des municipales. "Nous n'avons pas du tout de moyens" a avoué le président de l'UMP, Jean-François Copé, jeudi, sur I-Télé. France et UMP, même combat ?!