Et si le principal risque des nouvelles énergies était d'être engagées à l'ancienne ? Depuis quelques années, on observe l'apparition de centrales solaires gigantesques sans préservation de notre écosystème, c’est à dire la reproduction d'un système énergétique centralisé devenu bien désuet.
L'énergie solaire pourrait représenter plus du quart de la production d'électricité à horizon 2050. Si les nations ignorent l'impact environnemental de leurs choix énergétiques, la détérioration de notre planète va s'accélérer. Il est donc nécessaire d’engager des chantiers sur deux volets : le bilan environnemental des solutions renouvelables proposées et l’accompagnement de la décentralisation.
Sur le premier plan, les solutions solaires imaginées doivent enrichir la terre plutôt que l'affaiblir, par exemple en intégrant des nouvelles fonctionnalités (récupérateur d'eau de pluie, émergence de cultures agricoles ayant besoin de l'ombre des panneaux solaires, etc.). Par ailleurs, les moyens industriels utilisés, consommateurs d’énergie, doivent être aussi au cœur des innovations. Enfin, il devient urgent de s'accorder sur une taxe écologique au niveau mondial qui garantira l'émergence de solutions solaires respectueuses de la planète.
Le second volet, la décentralisation, recèle plusieurs atouts. Premièrement, il garantit que le choix de la solution (éolien, photovoltaïque, nucléaire, thermique, etc.) soit approprié au besoin (production de chaleur, d'électricité, d'eau chaude, etc.) en réduisant ainsi les pertes de performance. Deuxièmement, il augmente l'autonomie énergétique des populations, des collectivités ou des industriels en garantissant un niveau minimum d'énergie indépendant de ressources importées.
Comment initier cette rupture dans le modèle énergétique ? La transition pourra s'opérer en créant un prix de vente de l'énergie indexé sur le volume consommé pour que le consommateur final trouve un intérêt à acquérir une solution renouvelable qui réduira sa facture. Il faut également que les opérateurs d'énergie changent leur modèle économique : ils devront proposer un contrat de location et de maintenance des équipements d'énergie aux particuliers, aux collectivités et aux entreprises. Cette solution permettra au consommateur final de ne pas investir et au producteur de conserver un revenu récurrent. Cette orientation possède aussi l'avantage de construire un modèle énergétique basé sur l'économie circulaire. Elle permettra l’émergence de nouveaux modes de vie, de la même manière que l'univers Internet a fait jaillir les réseaux sociaux.
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