Ce n'est plus un Trou, c'est un gouffre ! Alors il va bien falloir le combler... Le gouvernement veut s'attaquer au déficit de l'assurance-maladie l'an prochain, non pas tant en réduisant les dépenses qu'en limitant leur hausse. Evidemment, cela passe par quelques tours de vis.
La Sécurité sociale va limiter certains remboursements
Ainsi la Caisse nationale d'assurance-maladie préconise de baisser les prix des médicaments et des dispositifs médicaux, d'inciter les médecins à prescrire moins de médicaments (et/ou plus de génériques), de réduire les coûts à l'hôpital, notamment en ce qui concerne les achats et la logistique, d'encourager les patients qui suivent des traitements réguliers à utilise leur propre véhicule plutôt que de compter sur les ambulances ou les taxis remboursés par la Sécurité sociale, de diminuer la durée de certains arrêts de travail, notamment ceux prescrits après certaines opérations chirurgicales.
Avec de telles mesures, les dépenses de santé remboursées pourraient ne progresser que de 2,4 %, contre 2,6% initialement prévus, permettant ainsi de réaliser une économie de 300 millions d'euros.
La population vieillit, les cancers se multiplient alors les dépenses de santé augmentent
Il faut savoir que cet effort est significatif, car si l'on rembourse comme d'habitude les dépenses de santé des Français, celles-ci augmentent « naturellement » de 3,8% par an, soit 2,5 milliards d'euros supplémentaires chaque année, en raison du vieillissement de la population et de la multiplication de maladies comme le diabète ou le cancer. Et voilà comment le trou devient béant au fil des ans. Entre 1980 et 1998, la dépense médicale remboursée a progressé de 185%, alors même que la population totale n'a cru que de 18% !
Le trou a atteint 13,1 milliards d'euros en 2012, contre 2,5 milliards en 2002. Or 42% du déficit est dû à la branche maladie, (le reste étant lié aux branches retraite, famille et accidents du travail).
En fait, ce ne sont pas tant les dépenses qui ont explosé que les recettes, principalement basées sur les cotisations prélevées sur les salaires, qui se sont écroulées à cause de la crise. Dès lors, le « trou » a doublé en 2009, puis triplé en 2010 par rapport à 2008.