Une petite voix dissonante. « Une position tout à fait personnelle qui n'engage pas le gouvernement » a-t-il précisé. Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, a expliqué lors d'une audition devant la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale qu'il était pour l'exploitation du gaz de schiste en France.
Qui exploiterait le gaz de schiste ? Une entreprise publique !
Plus exactement pour la création d'une « compagnie publique et nationale exploitant les gaz de schiste ». En somme, que ce soit l'Etat, et non des entreprises privées, qui pilote une éventuelle exploitation de cette énergie, engrange les bénéfices, investisse et finance la transition énergétique du pays.
Mais du côté des Verts, ça coince. Car ils sont opposés à la technique nécessaire pour extraire les ressources en gaz et en pétrole de schiste, la fameuse fracturation hydraulique. Il faut dire qu'elle est pointée du doigt pour ses impacts sociaux-environnementaux : pollution de l'eau, de l'air et des sols, et impacts sur la santé et le climat.
Mais Arnaud Montebourg veut croire que « dans très peu de temps, on arrivera au gaz de schiste écologique », sans pollution.
Quoi qu'il en soit, le fait même qu'un ministre relance le débat enchante les professionnels du secteur.
La France possèderait 0,002% des réserves mondiales de gaz de schiste
Comme le rapporte Le Monde, d'après l'agence américaine US Energy Information Administration, dont les statistisques sont contestées, il existerait à ce jour 137 gisements dans 41 pays, soit une quantité de 207 000 milliards de m3 de gaz de schiste techniquement extractible. La Chine serait le pays le plus riche au monde en gaz de schiste, les Etats-Unis se placeraient au quatrième rang. La France possèderait dans son sous-sol 3,9 milliards de m3, soit 0,002% des réserves mondiales.