A-t-on déjà vu un gouvernement augmenter les impôts pour son bon plaisir, sans que cela soit indispensable ?! Pas sûr... mais que l'on se rassure : François Hollande, lui, ne taxera à nouveau les Français que si cela s'avère « absolument indispensable ». La nuance est de taille. Ouf ! Voilà du moins ce qu'il a annoncé dans son interview télévisée hier à l'occasion du 14 juillet.
Moins d'impôts, plus d'économies... dans l'idéal
« Vous me parlez des impôts, bien sûr vous croyez que c'est agréable quand on arrive au pouvoir, ça m'est arrivé donc l'année dernière, j'hérite d'une situation, il y a eu 600 milliards de dettes, il y a un déficit qui n'est pas comblé... Alors oui, nous allons faire, nous avons fait des économies et je ne ferai d'augmentation d'impôt que si elles sont absolument indispensables...dans l'idéal le moins possible. Tout ce que j'ai demandé au gouvernement c'est le plus d'économies possibles. »
Le problème, c'est que le Président de la République avait, le 28 mars dernier, annoncé qu'en 2013, le gouvernement ferait des économies pour qu'il n'y ait pas d'efforts supplémentaires demandés aux Français. Il avait même précisé qu'en 2014, en dehors de la hausse de la TVA pour financer la compétitivité, pour les ménages, il n'y aurait « aucune autre augmentation d'impôt que celui annoncé. »
François Hollande : "Il y aura un effort historique d'économies"
Et pour 2014, le relancent les journalistes Claire Chazal et Laurent Delahousse, « il y aura oui ou non une augmentation d'impôt ? La fiscalité française ne cible-t-elle pas finalement les classes moyennes ? ».
Réponse du chef de l'Etat : « Il ne vous a pas échappé que depuis un an nous avons rétabli l'impôt sur la fortune, il y a eu l'augmentation de l'imposition sur les revenus du capital...ça touche qui ? Pas les classes moyennes mais ces grandes fortunes, lesquelles ont bénéficié d'une augmentation des cours de bourse...je ne veux pas punir, je ne suis pas là pour spolier, pour interdire, ce que je veux c'est que les grandes fortunes soient solidaires.
Qu'est-ce que je dois faire ? Autant d'économies que possible pour qu'il y ait moins de prélèvements qui soient faits...Il y a aura un effort historique d'économies... »
Côté économies, François Hollande s'est fixé comme objectif que l'Etat dépense chaque année moins de 53 % de son PIB d'ici 2017, sachant qu'il en a dépensé 56,4% en 2012 (et que la moyenne dans la zone euro est de 49%).
A titre comparatif, pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, le taux des prélèvements obligatoires est passé de 43,2% en 2008 à 43,7% en 2011. Quant à la part des dépenses publiques dans la richesse nationale, elle avait augmenté de plus de trois points en cinq ans, à 55,9% mi 2012.