Depuis les attentats, l’impression est donnée d’être dans une pause prolongée. S’il n’y avait eu la BCE, avec son QE et la planche à billets, pour nous réveiller, la France donnerait le sentiment d’être encore en hibernation concernant la gestion de ses déficits et dettes.
Il est vrai que nous sommes dans la froidure !
La pause fiscale et l'actualité : une équation impossible
Pour 2015, il nous avait été annoncé une pause fiscale. Gérard Collomb, le Maire de Lyon n’a pas arrêté depuis 2012 de lancer, "il ne faut pas ajouter des impôts aux impôts". Mais avec les répercussions financières des attentats sur la politique des armées, de la police, comment va faire le gouvernement pour trouver le budget nécessaire pour augmenter les effectifs de la police, ne pas diminuer les effectifs dans l’armée et réduire le déficit pour arriver seulement à moins 3 %.
Le déficit augmente, l'Etat crée des fonctionnaires
Alors qu’en 2014, le secteur privé détruisait des milliers d’emplois, que le chômage battait des records, que le déficit passait de 74,9 à 87,6 milliards d'euros soit 17 % de hausse, l’Etat a créé 80.000 postes de plus en France dans le secteur public. Comment peut-on dans ces circonstances, diminuer le déficit ? Depuis plus de deux années, on nous annonce que le déficit va diminuer, nous devons passer sous la barre symbolique des 3 %. Niveau qui serait inacceptable pour tout patron d’entreprise. Mais que nous n’atteignons même pas, puisqu’au contraire nous nous en éloignons.
Réduction du déficit : les conditions sont là
Et pourtant toutes les circonstances sont favorables pour booster le pays : un euro très faible, un pétrole dont le prix n’a jamais été aussi bas depuis longtemps, des taux d’intérêts extrêmement faibles, notre partenaire principal ; l’Allemagne qui s’en sort pas mal, les Etats-Unis qui vont bien et qui ont souvent été le moteur de notre croissance. Alors qu’est-ce qui cloche ? Nous sommes presque les seuls d’Europe à ne pas encore ressentir de frémissement de reprise d’activité. Pourquoi ?
Maîtriser la dépense ne veut pas dire augmenter les prélèvements
Il est vrai que nous avons encore à digérer une année de début de quinquennat qui à complètement plomber toute notre économie. Depuis 1983, les Français n’entendent qu’un seul discours, celui de maîtriser les dépenses publiques. Mais la maîtrise des dépenses publiques ne passait pas nécessairement par l’augmentation de tous les prélèvements. C’est ce qui a déferlé sur les particuliers et les entreprises toute cette première année. Chaque député, ministre, expert y allait de sa trouvaille pour nous dénicher des taxes, impôts en tout genre. Il est certain que sur le moment avec plus de rentrées pour l’état, celui-ci a eu l’illusion de remplir un peu plus ses caisses. Mais cela s’est fait au détriment de la consommation, des marges des entreprises, de l’augmentation du chômage, des fermetures d’entreprises, de la création d’un climat morose et d’un ras le bol général.
4 640 euros de dette par seconde en France
Pour rattraper ces erreurs, le CICE, le Pacte de Responsabilité et de Solidarité n’ont encore eu que très peu d’effets. Surtout que tous ces éléments de relance sont financés par de l’emprunt. Et pourtant une autre aubaine pourrait sauver un peu le gouvernement : des taux d’intérêts qui n’ont jamais été aussi faibles. Alors depuis presque un mois, les Français se sont trouvés complètement distraits par cette émotion nationale, qui a d’ailleurs vu la cote de nos dirigeants remonter, même si notre dette elle aussi, n’arrêtait pas de s’envoler : 4 640 euros de plus à la seconde - 278 400 euros à la minute - 16 704 000 euros à l’heure, 400 896 000 euros à la journée, 14,6 milliards d’euros par mois et 175 milliards d’euros sur un an (chiffres de 2013).
Un déficit supérieur à 200 milliards d'euros en 2014
Le vrai montant du déficit pour 2014 sera certainement à plus de 200 milliards, soit le total des emprunts pour boucher le trou des dépenses. Il y a bien la loi Macron qui vient d’être votée. Mais malgré certaines petites avancées, elle ne suffira pas seule à relancer véritablement l’économie française. Le mal est ailleurs, il vient surtout des années 80 et 2000, lorsque les gouvernements de l’époque ont distribué à tout-va, soit disant, du social alors que c’était du travail. Sans travail pas de social financé, donc du déficit. Tout le nœud de nos difficultés est dans cette maxime. Tant que les gouvernements n’oseront pas s’attaquer directement à ce problème, nous n’aurons que de petits répits, qui n’empêcheront en rien la poursuite inlassable de l’augmentation de la dette. Et pendant ce temps la durée de vie court, court, va de l’avant : 7 heures 1/2 de plus chaque jour ! Avec son coût qui lui aussi augmente inexorablement.