Le million, le million ! Pas encore, mais pas si loin. 893 000 auto-entrepreneurs étaient enregistrés à la fin du mois de mai, selon les chiffres rendus publics hier par l'Agence centrale des organismes de Sécurité sociale. C'est dire le succès de ce dispositif né il y a seulement quatre ans, en 2009, et qui vise à encourager l'entrepreneuriat via des facilités fiscales et des démarches simplifiées.
Profil type de l'auto-entrepreneur : jeune, travaillant dans le commerce et déclarant un chiffre d'affaires très faible
La moitié seulement de ces entrepreneurs en solo ont déclaré un chiffre d'affaires positif au premier trimestre 2013. Mais dans 44% des cas, il ne dépassait pas 1 500 euros, et seules 20 000 personnes ont déclaré plus de 10 000 euros de rentrées sur le trimestre. Malgré tout, le chiffre d'affaires déclaré a augmenté en moyenne de 15% en un an.
Qui sont ces entrepreneurs et que font-ils ? Ils sont jeunes pour la plupart : un sur cinq a moins de 30 ans, et la moyenne d'âge est de 42 ans. Ils travaillent dans le commerce, la réparation d'automobiles et de motos et le bâtiment ou encore dans le secteur des services.
De nombreux auto-entrepreneurs risquent de se faire radier
Un bémol : pour la première fois, les radiations (80 000) ont été plus nombreuses que les créations (72 000) au quatrième trimestre 2012. Dans deux cas sur trois, la radiation se fait automatiquement s'il n'y a pas de chiffre d'affaires déclaré en l'espace de deux ans. Sinon, elle a lieu lorsque l'entrepreneur est parvenu à réaliser un chiffre d'affaires supérieur à la limite autorisée : 81 500 euros pour une activité d'achat, revente, hébergement, 32 600 euros pour les prestations de services ou pour les activités libérales.
Un seuil que la ministre de l'Artisanat, Sylvia Pinel, a l'intention de réformer à la rentrée et de limiter à 19 000 euros annuels, afin de ne pas léser les artisans qui ne bénéficient pas d'un tel régime. La rentrée s'annonce houleuse du côté des pigeons comme des poussins...