Pour les recruteurs suisses, les Français sont paresseux et arrogants

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Par Laure De Charette Modifié le 29 juillet 2013 à 2h09

De l'autre côté des Alpes, les travailleurs de l'Hexagone ont désormais mauvaise réputation. Pire, les voilà presque indésirables ! C'est du moins ce qui ressort d'un article du journal helvétique Le Matin dimanche, qui explique que certains recruteurs suisses ne veulent plus embaucher de Français. Pourquoi ? Car ils sont tout simplement considérés comme « paresseux » et « arrogants ». « Ils étaient souvent malades le lundi et le vendredi » rapporte la responsable du recrutement d'une PME et dotés d'une « attitude revancharde et revendicatrice ». Rien que cela !

L'autre raison, c'est que les entreprises spécialisées dans le secteur de la finance et de la banque n'ont pas envie de prendre le risque d'engager des Français qui s'enfuiraient un beau matin avec les listings secrets des clients evadés fiscaux pour mieux les dénoncer, mettant ainsi à mal le secret bancaire cher au coeur des Suisses, à l'instar de Pierre Condamin-Gerbier et d'Hervé Falciani.

Une discrimination anti-Français parfaitement illégale

C'est pour cela que certaines petites annonces comportent la mention « Suisse et résidence Suisse ». Le problème, c'est que ce type de discrimination anti-tricolore va à l'encontre de l'accord de libre-échange signé avec l'Union européenne et qu'il est donc purement et simplement illégal.

Mais certaines entpreprises opèrent de manière plus fine. Les ressources humaines déguisent leur rejet de potentiels candidats français en exigeant des qualifications que peu d'entre eux ont, par exemple un excellent niveau d'allemand, même si cela est parfaitement inutile pour le poste en question.

Les Français comptent de fait parmi les Européens qui travaillent le moins

Toutes ces critiques à l'encontre des travailleurs français font penser à celles émises par le PDG américain du fabricant de pneus Titan International, écrites dans une lettre devenue célèbre envoyée à Arnaud Montebourg, ministre du Redressement Productif. Il parlait des ouvriers de l'usine Goodyear en des termes à peu près similaires, estimant qu'ils « discutent pendant trois heures et travaillent pendant trois heures ».

Alors, vrai ou faux ? Regardons les chiffres. L'an dernier, une étude de l'institut COE-Rexecode, basée sur les chiffres officiels de l'Union européenne, démontrait que la durée effective du travail en France se monte à 1 679 heures par an, contre 1 798 heures en Espagne, 1 813 en Italie et 1 856 au Royaume-Uni et 1 904 en Allemagne. C'est donc bel et bien l'une des plus basses d'Europe. La faute aux 35 heures d'après l'institut !

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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