La génération Y a-t-elle sonné le glas de la messagerie vocale ?

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Par Paul-Emile Guyon Publié le 18 août 2015 à 5h24
Telephone Messagerie Vocale
@shutter - © Economie Matin
14%Les utilisateurs de téléphones ne sont plus que 14% aujourd'hui à laisser des messages vocaux.

« La génération Y évite la messagerie vocale » (« Millenials Shy Away from Voicemail ») écrivait le New York Times il y a environ un an, citant des données de Vonage montrant que ses clients sont de plus en plus frileux pour utiliser la messagerie vocale. Cela a conduit à une série d’articles prédisant la fin pure et simple de cet outil autrefois populaire.

Un chroniqueur du Washington Post impute la faute à la génération Y : « Si cela avait été important, il aurait envoyé un texto. » Même Jim Cramer, l’expert en finance de la CNBC, s’est exprimé sur le sujet, déclarant « La génération Y abandonne la boîte vocale ! Ce n’est tout simplement pas aussi pratique que d'autres moyens de communication. »

Bien que cette génération entre en masse sur le marché du travail, je ne suis pas sûr que quelqu’un imaginait que les grandes entreprises commenceraient à mettre fin si rapidement à la messagerie vocale en se basant sur les préférences d’une génération. Et pourtant, JP Morgan Chase & Co., le géant de Wall Street, a annoncé, au début du mois de juin 2015, avoir supprimé la messagerie vocale pour les employés du département banque, selon BloombergBusiness.

L’entreprise a désactivé la messagerie vocale pour environ 65% de ses employés, a annoncé un porte-parole, soit des économies totales annualisées de 3,2 millions de dollars. Certains employés, tels que les directeurs de succursales, ont toutefois conservé cette fonction.

En novembre 2014, Coca-Cola a coupé la messagerie vocale de son siège basé à Atlanta. Selon un article du Bloomberg Business, les employés pourront garder cette option en cas de « besoin professionnel crucial ». Seulement 6% l’ont fait. Et alors que JP Morgan Chase a coupé les services de messagerie vocale dans un souci d’économie, ce n’était pas le cas de Coca-Cola. L’un des responsables expliquait alors qu’il s’agissait de « simplifier notre façon de travailler et d’augmenter la productivité ».

D’ailleurs « beaucoup de personnes n’ont simplement pas le temps » de consulter 15 messages vocaux à la fin de la journée ou en rentrant de congés, avance Michael Schrage, chercheur en Business digital au MIT. « Les gens en-dessous de 35 ans n’utilisent jamais » leur messagerie, affirme-t-il même dans une tribune publiée par le « Harvard Business Review » titrée « Il est temps de raccrocher la boîte vocale » (« Time to Hang Up on Voice Mail »).

Simplifier la façon de travailler est un objectif important dans une décision d’entreprise. En effet, cela devrait être un moteur pour tous les objectifs de communication. Et alors que certains déplorent peut-être la disparition rapide de la messagerie vocale au travail, il ne faut pas oublier que le but de la communication est de simplifier la connexion avec les autres employés, partenaires et clients.

Cela exige des solutions qui fournissent des moyens et des outils de communication pour garder l’entreprise productive, collaborative et innovante. La boîte vocale n’est peut-être tout simplement plus essentielle pour l’entreprise. Le fait est que cela doit être, comme le soulignait le porte-parole de Coca-Cola, simple de communiquer. D’une simplicité remarquable, en fait.

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Paul-Emile Guyon est Country Manager France, Belgique, Luxembourg chez ShoreTel. Fort de 15 ans d’expérience dans l’industrie des télécoms, Paul-Emile a une solide connaissance du marché. Il a notamment travaillé au sein de Cisco et de Nortel.

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