Publiés chaque semaine par le Ministère de l’Environnement et de l’Energie, les prix moyens des carburants en France retrouvaient fin mai 2012, leur niveau de décembre 2011. Entre temps, ils avaient connus une phase de hausse quasi continue jusqu’en avril 2012.
Une hausse liée au niveau élevé de la demande mondiale de pétrole, soutenu notamment par celle des grands pays émergents comme la Chine et l’Inde ; hausse liée également aux tensions géopolitiques nées du différent persistant sur la politique nucléaire de l’Iran. Leur baisse récente est due à la moindre tension sur la question iranienne mais aussi à la détérioration du climat économique notamment en Europe. Cette baisse est toutefois atténuée par l’affaiblissement simultané de l’euro face au dollar. Le pétrole se payant en dollars, son coût en euros s’accroit en effet lorsque l’euro s’affaiblit.
Cette baisse récente éloigne pour un temps la perspective d’un prix du SP95 à 2€/l, sachant que pour atteindre un tel niveau, il faudrait que le prix du pétrole s’approche de 200 $ pour un baril. Il était de 103,86 $/b, le 30 mai 2012.
Dans notre pays, l’évolution du prix du carburant est l’un des sujets les plus sensibles lorsque l’on évoque les questions de pouvoir d’achat des consommateurs. Le prix du carburant, seul produit dont le prix est affiché à l’extérieur des points de vente, est l’un des plus surveillés par les pouvoirs publics et les consommateurs.
De quoi est-il constitué ?
Le prix du pétrole : son prix et son évolution conditionnent directement le niveau du prix de vente du carburant.
Le coût du raffinage et la distribution : ces deux activités permettent de transformer le pétrole en un produit utilisable par le consommateur et le lui livrer grâce à un système logistique et à un réseau de stations-service.
Les taxes : une taxe spécifique aux produits pétroliers, la TICPE, taxe intérieure sur la consommation de produits énergétiques (ex- TIPP) et la TVA.
Le prix moyen de vente du gazole en France au 25 mai 2012 était de 1,378 €/l. Le pétrole représentait 39% de ce prix, le coût de raffinage et de distribution, 13%, et les taxes, 48%. Le prix moyen de vente du SP95 en France au 25 mai 2012 était de 1,563 €/l. Le pétrole représentait 34% de ce prix, le coût de raffinage et de distribution, 10%, et les taxes, 56%.
Lorsque le prix du pétrole varie, les prix des carburants varient-ils plus vite à la hausse qu’à la baisse ?
C’est une idée largement répandue qui se révèle inexacte. Différentes études dont une récente publiée sous l’égide la Banque de France, montrent qu’il n’existe pas d’asymétrie significative dans la transmission aux prix à la pompe, des variation de prix du pétrole brut*.
Les prix en France sont-ils plus élevés que dans d’autres pays européens ?
Le marché français des carburants est très concurrentiel. Plus de 60% des volumes vendus le sont par la grande distribution. Les réseaux des compagnies pétrolières fournissent aujourd’hui moins du tiers des volumes vendus.
Du fait de cette concurrence très vive, la France offre des prix hors taxes du gazole et du SP 95 parmi les plus bas d’Europe, devancée seulement par quelques pays comme l’Autriche, la Bulgarie, la Roumanie ou le Royaume Uni**. En revanche, compte tenu du niveau élevé des taxes sur les carburants dans notre pays, les prix toutes taxes du gazole et du SP 95 se rapprochent des moyennes européennes, tout en demeurant inférieurs à celles-ci d’environ 5 à 7 cts/l.
*Voir Document de travail n°375 d’avril 2012 publié par la Banque de France – Direction générale des Etudes (auteurs : Erwan Gautier et Ronan Le Saout).
** Voir Bulletin pétrolier de la Commission européenne.
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Article initialement publié le 13/06/2012