Pétrole : les cours sont au plus bas

Stephanie Haerts
Par Stéphanie Haerts Publié le 31 janvier 2015 à 5h00
Petrole Cours Baril Brent Bourse
@shutter - © Economie Matin
100 dollarsLe prix du baril de pétrole devrait rester sous la barre des 100 dollars pendant un bon moment si les pays de l'Opep ne trouvent pas d'accord sur la réduction de la production.

Depuis le 9 janvier 2015, le baril de Brent et de brut sont tous deux passés sous la barre des 50 dollars, un plus bas depuis 2009. Le 30 janvier, le baril de Brent évoluait à 48.53 dollars et le baril de pétrole brut WTI se traitait à 45.75 dollars.

Le prix du pétrole américain se négociait encore au-dessus des 100 dollars en juillet 2014, avant de faire une première incursion sous les 100 dollars à la fin du mois. De son côté, le cours du pétrole Brent a tenu un mois de plus, avant de passer sous le seuil psychologique des 100 dollars au début septembre.

A partir du mois d’octobre, le pétrole a connu une période difficile. Les trois mois qui ont suivi ont été dramatiques pour l’or noir. Le pétrole Brent et WTI ont perdu près de 40%. Des niveaux qui n’avaient pas été atteints depuis la crise financière.

Pétrole : une dynamique internationale qui tire les cours à la baisse

Peut-être même plus inquiétant, plusieurs signes montrent que la dynamique baissière est très puissante car les raisons de la baisse du pétrole sont toujours présentes. D’une part, l’indépendance énergétique des Etats-Unis a bousculé l’échiquier mondial de l’énergie. Le pays est désormais le premier producteur mondial grâce au gaz de schiste selon l’AIE (Agence internationale de l’énergie). A partir d’août 2015, les Etats-Unis auront l’autorisation d’exporter un pétrole ultraléger très peu raffiné. Toutefois, ce déferlement d’or noir sur le marché mondial pourrait encore contribuer à la baisse des prix du pétrole. Certains analystes évoquent, cependant, un effet de substitution contraignant le pays à exporter d’un côté et importer de l’autre puisque les Etats-Unis produisent 14 millions de barils par jour mais en consomment 19 millions.

Le ralentissement de la croissance chinoise n'est pas sans conséquences

D’autre part, la Chine connaît actuellement un ralentissement de sa croissance économique. Le secteur manufacturier chinois a vu son activité se contracter en janvier. L’indice des directeurs d’achat est ressorti à 49,8 points contre 49,6 en novembre. Sous le seuil des 50, cet indicateur traduit une contraction de l’activité. Selon les analystes, la faiblesse intérieure chinoise est en cause, la croissance du pays a ralenti à 7,3% au troisième trimestre 2014 et pourrait être attendue sous les 7% en 2015. Les difficultés conjoncturelles marquées par une baisse des exportations suite au ralentissement mondial et une baisse des prix de l’immobilier inquiètent. D’autres problèmes structurels tels que le vieillissement de la population chinoise et la pollution menacent également l’Empire du milieu.

Pas d'accord entre les pays de l'Opep

Du côté de l’offre, l’Opep (organisation des pays exportateurs de pétrole) n’est pas parvenue à un accord permettant de réduire la production. Le ministre du pétrole Saoudien, Ali Naimi, a récemment déclaré que l’Arabie Saoudite, plus grand exportateur membre de l’Opep, n’a pas l’intention de réduire sa production de pétrole même si le baril chutait sous les 40 ou 20 dollars. L’Arabie Saoudite cherche ainsi à préserver ses parts de marché face à la Russie et aux Etats-Unis. Les puits d’extraction du pétrole de schiste américains ne sont, pour la plupart, plus rentables sous les 40 dollars comparé à un coût d’extraction de 20 dollars pour l’extraction du brut saoudien.

Un pétrole toujours bas à court terme

Sur le court terme, cela signifie que des plus bas de 46.70 dollars sur le Brent et de 45.30 dollars sur le WTI vont probablement être testés de nouveau. Sur le moyen terme, il devient difficile de prévoir ce qu’il va advenir des prix du pétrole. Il y a quelques mois, les articles les plus pessimistes concernant les prix du pétrole en 2015 parlaient de 80 dollars en moyenne. Les prédictions évoluent désormais dans une fourchette entre 10 et 100 dollars. Tout repose sur les poids lourds de l’Opep, l’économie chinoise et des marchés eux-mêmes.

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Stephanie Haerts

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à l'économie, la finance, les technologies, l'environnement, l'énergie et l'éducation.

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