Monsieur le Premier ministre, nous avons l'honneur de vous adresser ces quelques lignes qui traduisent notre colère et nos réflexions en lien avec la triste actualité Bretonne.
Gad, Doux ... La Bretagne est « saignée »
Dans notre Région, le chômage s'étend massivement et nous interroge sur notre avenir. Nous vivons une ère nouvelle qui nous inquiète beaucoup car tout montre que le capitalisme mondialisé, c'est tout le contraire d'une visée humaniste.
La compétitivité est sans limite : telle qu'elle est comprise, ça veut dire liquider du personnel, licencier, dégraisser, et pour celles et ceux qui restent, des pressions organisationnelles telles qu'elles peuvent rendre les gens malades, suicidaires. Ce que l'on appelle la compétitivité est une réalité tragique.
Pour s'en sortir il faut d'urgence inventer une autre voie. La vraie compétitivité d'entreprise consisterait à la réformer, à donner la parole et de l'autonomie à celles et ceux qui y travaillent. Les Hommes et les Femmes qui créent les richesses de ce pays ne doivent pas être traités comme des robots, ou des kleenex.
Les travailleurs d'une même entreprise sont des acteurs solidaires et responsables d'une même communauté de destin. Il est temps de construire un autre chemin même si le pouvoir de l'argent-roi paraît invincible, comme si c'était normal. Résignation et soumission ne peuvent que nous conduire à la catastrophe. L'opinion publique est hébétée, privée d'avenir de rêve et d'utopie. L'angoisse du présent empêche de croire qu'une autre politique est possible.
Comme l'a dit Jean Mouzat (agriculteur), tout se tient. Il y a à chaque fois la même volonté de réaliser toujours plus de bénéfices. Ainsi, Doux a créé un séisme dans la filière volailles tout en empochant des Millions d'euros d'aides publiques. Ce système est à bout de souffle, il conduit à la faillite d'entreprises et aux licenciements massifs et abusifs. La fermeture programmée de l'usine GAD constitue une nouvelle catastrophe dans la grave crise que traverse la filière agro-alimentaire bretonne. Une fois encore, c'est plus de 1 000 salariés qui se retrouvent pris à la gorge avec des propositions de reclassement inacceptables vers l'Italie, la Roumanie ou encore l'Autriche !
Le Gouvernement doit s'opposer à tous les licenciements boursiers et mettre en place de nouveaux dispositifs de régulation et un système de sécurité Emploi-Formation. La Bretagne est « saignée » depuis plus d'un an !
C'est un désastre économique et social
Des mesures s'imposent d'urgence pour éviter la multiplication de drames humains. Mais elles doivent être accompagnées de réflexions approfondies pour construire un nouveau modèle breton de développement qui soit solidaire et durable. Il faut ouvrir une ère nouvelle qui nous sorte des ornières du vieux monde capitaliste qui, d'un côté permet l'évasion fiscale à grande échelle (chaque année : 40 Milliards pour la France, 1 000 Milliards pour l'Europe), et qui jette par-dessus bord hommes, femmes et enfants par millions.
La Bretagne est en attente d'un vrai changement. Tout notre pays l'a espéré. Vous ne pouvez plus poursuivre la politique « des rustines » ; elles ne tiendront pas. La preuve par Gad, Doux ...
Remettons de l'humanité au cœur de notre modèle de développement. Monsieur le Premier ministre, la situation est grave. Le peuple est en souffrance. Le gouvernement doit agir et résister à la dictature des marchés financiers.
Veuillez agréer, Monsieur le Premier ministre, l'expression de nos meilleurs sentiments républicains.