Alors que François Hollande envisageait le blocage des prix de l’essence pendant sa campagne afin de préserver le pouvoir d’achat des Français, Manmohan Singh, Premier ministre indien vient de prendre une mesure opposée. En effet, le gouvernement indien a décidé, le 24 mai, d’une augmentation majeure du prix de l’essence, afin de contrer le plongeon du cours de la roupie et de restaurer la santé économique du pays.
L’explication : le faible prix des carburants combiné à une hausse du prix du baril oblige les entreprises indiennes à vendre à perte, ce qui pénalise la croissance. Cette initiative audacieuse a néanmoins provoqué la colère de la population, divisé la majorité, et a cristallisé l’opposition parlementaire contre Manmohan Singh. Même certains membres du gouvernement s’élèvent contre cette mesure, craignant qu’elle ne mène à un face à face avec le Congrès, mais aussi qu’elle n’entraîne des spéculations sur les prix de l’essence.
Par ailleurs, l’inflation se trouve à des niveaux inquiétants, et ce alors que la population indienne, en majorité très pauvre, reste particulièrement sensible à la moindre variation des prix. Or l’Economic Times, s’il constate déjà une hausse des prix à la pompe, considère que la mesure annoncée n’aura que peu d’impact sur l’inflation. Le journal s’inquiète en revanche d’une potentielle hausse des prix du gaz ménager et du diesel, qui, elle, risquerait d’avoir des effets particulièrement négatifs sur le niveau général des prix. Cette hausse pourrait pourtant s’avérer nécessaire si le cours de la roupie continuait de s’effondrer.
D’autres réclament que le gouvernement renonce à l’avenir au contrôle des prix de l’essence, afin d’éviter les effets brutaux de hausses soudaines. Ce droit avait déjà été officiellement abandonné il y a deux ans, mais, par le biais de subventions aux entreprises pétrolières publiques, l’État continue en pratique de garder la main sur le niveau des prix de l’essence, obligeant ainsi les entreprises privées à s’aligner. De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer ces subventions, qui empêcheraient toute concurrence sérieuse de se mettre en place et qui contribueraient par ailleurs à creuser le déficit public et celui de la balance courante, lui-même conséquence de la faiblesse de la monnaie.
Par Jason Overdorf
Global Post / Adaptation Charles El Meliani - JOL Press
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