L'Europe vieillit inlassablement depuis longtemps, les durées de travail se sont réduites « inconsidérément » et l’écologie vient couronner le tout pour nous pousser à nous restreindre et même travailler moins pour sauver la planète. Ces trois éléments tels qu’ils sont envisagés, sont totalement inconciliables entre eux pour rendre l’Europe performante pouvant apporter un bien-être tant espéré, la rendre prépondérante et influente au niveau international.
Vieillissement
Le vieillissement de l'Europe est un phénomène démographique et sociétal caractérisé par une baisse du taux de fécondité, une baisse du taux de mortalité et une espérance de vie grandissante en Europe.
En France le nombre de seniors augmentera de 5 millions en vingt ans.
Les centenaires passeront de 14.000 à 33.000 sur la même période et à près de 200.000 en 2060 (prévisions) sachant qu’ils n’étaient que 100 en 1900 et 8000 en 2000 ! Beaucoup auront plus de temps en retraite qu’en emploi. Sans modifier le fonctionnement actuel, qui paiera les retraites, les déficits, les dettes ?
Le vieillissement pourrait être le socle des possibilités de développement s’il était bien « utilisé ». Ce qui n’est pas le cas dans la majorité des pays européens avec toutefois des variations importantes.
Travail
L’Organisation de coopération et de développement économique estime que seuls 39 % des Européens ayant entre 55 et 65 ans travaillent. Si la prédiction de William H. Frey à propos de l'augmentation de l'âge moyen européen est juste, la production économique de l'Europe pourrait radicalement diminuer dans les quarante années à venir.
Le Comité de politique économique et la Commission européenne ont émis un rapport estimant que la population active de l’Union européenne diminuera de 48% entre 2018 et 2050 alors que la population âgée augmentera de 58 millions soit de 77%. Quant au Bureau du recensement des Etats-Unis, il estime lui qu’en 2030, la population active de l’Union européenne diminuera de 14% et que sa capacité de consommation diminuera de 7% sur les 30 années (2000/2030).
Ecologie
Les différents mouvements voudraient d’un commun accord que chacun consomme moins, plus local, plus « propre », ce qui peut sembler logique pour le climat, la pollution. Mais que deviendront les différentes industries et intermédiaires, transports…qui travaillent pour la France entière, l’Europe et même le monde ?
Est-ce que tous les salariés seront aptes ou d’accord pour accepter tous ces changements : d’emploi, de lieu de poste, de fonction, de travail. Les structures nouvelles locales ou régionales apporteront elles un nombre d’emplois suffisant pour pallier aux fermetures de sites. Les licenciements seront ils acceptés ou perturberont-ils comme souvent la vie locale ? Là est toute la question. Toutes les actions telles que ne plus prendre l’avion, ne plus manger de viande, de poissons, de produits venant hors de France et même hors de sa région vont dérégler complètement l’organisation existante des flux, produits, etc…
Pour compléter ces changements, le groupe de réflexion Autonomy ainsi que Philippe Frey de l’Institut de Technologie de Karlsruhe (Allemagne) préconisent pour sauver la planète, de travailler un maximum de 5h30 par semaine ! Ce dernier énonce que si la durabilité écologique nécessite une baisse générale de la consommation, alors l’augmentation du temps de loisirs n’est pas tant un luxe mais une urgence.
Suivant l’emprise carbone des pays, pour la Suède ce serait 12 heures, 9 heures pour l’Angleterre et 6 heures pour l’Allemagne compte tenu pour cette dernière, de sa forte industrie.
Mais ils annoncent aussi que même cette réduction de travail (utopique) ne suffirait pas pour sauver la planète !
Conclusion
Compte tenu de l’évolution démographique, si l’Europe veut obtenir une économie plus performante permettant un niveau de vie correspondant à l’attente de beaucoup de ses concitoyens, notamment les plus pauvres, les moins aisés, il serait urgent de travailler plus et plus longtemps tout en améliorant les systèmes de production, de transport, de consommation, diminuer la pollution…Ce qui va totalement à l’encontre de la demande écologique.
Il est intéressant de rappeler que presque tous les déficits et dettes de chacun des pays, proviennent en grande partie du vieillissement de la population et d’une quantité de travail qui a diminué ! Les différences entre pays s’analysent facilement entre ces deux critères. Par exemple, l’Allemagne qui a moins diminué que la France son temps de travail, qui a pris des mesures pour l’augmenter depuis plus d’une décennie, a vu son économie redevenir positive.
Alors comment vont réagir chaque gouvernement devant ces trois impératifs contradictoires ? Difficile à dire, compte tenu des pressions exercées par les différents groupes impliqués.