Les enquêtes récentes semblent montrer une amélioration de la confiance dans l’industrie en Asie et aux Etats-Unis. L'amélioration des enquêtes nationales en Europe (IFO en Allemagne, INSEE en France) valide également cette tendance. La faiblesse des PMI européens semble très singulière et les derniers chiffres publiés semblent donc nous donner raison de minorer leur importance.
Point de marché : un marché attentiste
Une manière de voir l’attitude du marché sur la croissance est de regarder le nombre d’entreprises cycliques qui ne sont pas chères. Lorsque le marché a peur du cycle économique il délaisse les cycliques, celles-ci perdent en valeur et viennent donc peupler la partie « value » de la cote. Le graphique ci-dessous montre que c’était le cas par exemple 2011 au plus noir de la crise souveraine européenne. A l’inverse, lorsque le marché est optimiste sur le cycle, ces valeurs sont recherchées, elles deviennent chères et on en trouve très peu parmi les « value ». Ce fut le cas à la fin de 2017 par exemple.
A l’heure actuelle cette approche confirme que les marché ont une attitude très attentiste sur le cycle, l’indicateur est proche de sa moyenne de long terme, il n’y a donc pas de vue tranchée sur le cycle.
Il faut d’ailleurs rappeler que si l’Eurostoxx a gagné plus de 15% par rapport aux plus bas de fin décembre dernier, il n’a gagné qu’un petit 1% sur les douze derniers mois. On est loin de l’euphorie que semblent suggérer une lecture des performances boursières sur le seul dernier trimestre.
Les indicateurs avancés continuent de rassurer
Les chiffres de PMI publiés hier semblent confirmer une embellie, l’ISM dans le secteur manufacturier aux Etats-Unis a gagné plus d’un point passant de 54,2 à 55,3 à un niveau très confortable donc. Certaines composantes sont particulièrement dynamiques, notamment l’emploi (une bonne nouvelle après les créations d’emplois décevantes enregistrées en février) et les carnets de commandes (une bonne nouvelle pour l’activité future).
Ces chiffres font écho aux bons chiffres enregistrés avant-hier en Asie : PMI chinois en hausse, carnets de commandes en amélioration dans les PMI en Corée, à Taiwan, en Indonésie et au Viêt-Nam.
En Europe les PMI étaient décevants mais les enquêtes nationales (INSEE et IFO par exemple) étaient plus solides, nous leur avions accordé plus de crédit. Au vu des chiffres mondiaux, la faiblesse des PMI européens semble effectivement de plus en plus singulière, la tendance globale est à une amélioration.
Déficit italien, surprise !
Surprise : le déficit public italien était de 20,20 milliards d’euros sur les trois premiers mois de l’année, contre 21,12 l’année dernière. Une petite amélioration donc malgré le gros coup de fatigue de l’économie italienne. L’année dernière les comptes italiens avaient été tenus, pas de glissement du déficit malgré les propos du gouvernement. Il semble que pour l’instant la trajectoire résiste toujours au ralentissement économique.
Des chiffres à prendre avec prudence : il ne s’agit que du premier trimestre où les recettes fiscales sont peu nombreuses, l’impact devrait être plus fort dans les chiffres futurs. D’autre part ce déficit ne couvre que l’Etat central en excluant par exemple les comptes sociaux qui devraient forcément souffrir plus de l’augmentation du chômage.
Westminster vote. Encore ! Et dit non à tout. Encore !
Les députés britanniques devaient hier soir voter quatre options sur le Brexit. Comme d’habitude, ils les ont toutes refusées.
Sauf que : la proposition de Ken Clarke de créer une union douanière permanente n’a été refusée qu’avec 276 voix contre et 273 voix pour. Il suffirait donc que deux parlementaires changent d’avis pour trouver une majorité. Le bout du tunnel ? Pas forcément parce que dans ce cas l’accord de Theresa May est caduc et il faudrait probablement passer par de nouvelles élections si les « hard brexiter » abandonnent leur soutien au Premier Ministre.