Voitures : l’Argus dresse un sombre bilan de la production automobile en France

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Par Jean-Pierre Genet Modifié le 15 mars 2013 à 17h47

En 2012, la production des constructeurs automobiles français dans l’Hexagone s’est effondrée de 16,4 %m à 1,65 million de véhicules. Au cours de la décennie 2001-2011, elle avait déjà dégringolé de 40 %. Mais derrière la vitrine des constructeurs, c’est toute l’industrie des fournisseurs automobiles qui est ébranlée.

Chaque emploi supprimé dans l’assemblage peut avoir des conséquences désastreuses et ainsi entraîner la perte de trois ou quatre postes dans le tissu de partenaires. Ces fabricants font travailler quelque 160 000 salariés en amont, auxquels s’ajoutent 420 000 employés de la distribution, de l’après-vente, de l’aval et des activités périphériques. Au total, ce sont plus de 600 000 personnes qui sont concernées indirectement par l’activité des constructeurs automobiles.

600 000 personnes liées à l’industrie automobile, des dizaines de millier d’emplois menacés :

Les premiers touchés par les soubresauts de l’économie automobile sont les grands équipementiers ; les effectifs sont passés de 124.000 salariés en 2004 à 83.000 en 2012. Les secteurs périphériques qui représentent 162 000 emplois - activités mécaniques (68 000), pneumatiques et caoutchouc (33 000), plasturgie (25 000), électronique (20 000), fonderie (15 000) et verre (1 000) - sont également durement touchés.

En 2012, pas moins d’une cinquantaine d’entreprises du secteur automobile employant plus de dix salariés ont été reprises ou ont fermé leurs portes (sur un total de 266 disparitions d’usines tous secteurs confondus). Mais ce n’est pas tout : en ce début de 2013, une vingtaine d’usines en phase de restructuration ont été mises sur le devant de la scène, souvent par le biais de leurs syndicats en menaçant plus de 10.000 emplois. Au total ce sont plus de 6 500 postes qui pourraient disparaitre chez les principaux équipementiers du secteur automobile.

La délocalisation : beaucoup plus dangereuse qu’une fermeture d’usine

Ce ne sont pas les fermetures d’usine en elles-mêmes qui posent des problèmes aux fournisseurs. Une fermeture n’est pas synonyme d’arrêt d’activité puisque les constructeurs transfèrent sur d’autres sites le volume de production. En revanche, la délocalisation de l’activité a des effets beaucoup plus néfastes sur les entreprises. Chaque fois qu’un constructeur a délocalisé, il a privilégié la proximité de ses fournisseurs, entraînant avec lui une partie d’entre eux et fragilisant ainsi ceux restés dans l’Hexagone.

Une réduction d’effectif prévue par les grands constructeurs hexagonaux :

En 10 ans, les effectifs des constructeurs français ont été réduits de 171 000 à 137 000. Malgré l’effondrement de 50 % de la production française, les constructeurs français n’avaient cependant pas fermé d’usine ces dernières années. En revanche, ceux-ci avaient arrêté certains rouages à l’intérieur-même de leurs sites telles que des chaines d’assemblage. Cet élagage se révèle encore insuffisant compte tenu de la dégradation du marché européen dont personne ne prévoit de rebond important avant cinq ans.

PSA va supprimer plus de 11 000 postes et fermer son usine d’Aulnay-sous-Bois d’ici à 2014. Du côté de Renault, ce sont 7 500 postes qui vont disparaître dans les quatre ans à venir. Le constructeur veut contracter de 44.600 à 37.100 le nombre de ses salariés et entend également profiter de 8 260 départs naturels (retraite, réorientation professionnelle, etc.) pour réduire sa masse salariale. Il estime pouvoir réaliser une economie de 400 millions d'euros sur ses frais fixes à l'issue de cette baisse d'effectifs combinée à des accords sur la compétitivité.

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Jean-Pierre Genet est journaliste chez L'Argus.

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