On a coutume d'associer la fleur au bonheur, et c'est le cas dans plus de 80% des demandes transmises chaque jour à nos partenaires fleuristes. Personne ne souhaite parler de mort, de funérailles et encore moins du marché qui gravite autour. Or, il s'agit malgré tout d'un business à part entière : opérateurs funèbres, fabriquant de cercueils et...fleuristes. A l'approche de la Toussaint, il est intéressant de briser le tabou et de regarder la mort – ou plutôt son rôle dans le marché de la fleur – en face.
Les fleurs toujours plébiscitées par les Français pour honorer leurs morts
Lorsqu'on pense « fleuriste », on pense aux belles compositions florales que l'on offre pour faire plaisir, aux joyeuses couleurs qui viennent réchauffer les pièces d'une maison. On pense rarement aux bouquets qui vont accompagner une cérémonie funéraire. En France, il y a un peu plus d'un décès par minute, soit environ 1560 décès par jour. Ainsi ont lieu chaque année près de 570 000 cérémonies funéraires. Selon une étude Valhor, publiée en Juin 2013, 13% des foyers ont acheté des fleurs ou des plantes pour une cérémonie funéraire, au premier semestre. Le budget moyen prévu se situe à 77€.
La nature des fleurs utilisées diffère en fonction du prix mais aussi de leur « provenance ». Si c'est l'opérateur funéraire qui s'en occupe, nous aurons tendance à trouver beaucoup de fleurs de typé alvéolées, comme des gerberas ou du lysianthus. Si ce sont les proches qui commandent les fleurs directement chez un fleuriste, ce seront généralement des compositions plus techniques, des végétaux plus « nobles », comme des roses, des anthurium ou encore différentes espèces d'orchidées.
Il n'y a pas de couleurs traditionnelles pour les cérémonies mais, en interrogeant les fleuristes du réseau, des tendances nettes peuvent être observées. Beaucoup de personnes optent ainsi pour le blanc lorsque le défunt est un enfant. Le rose et les couleurs pastel sont souvent choisis pour des femmes et le rouge et l'orange pour les hommes.
L'entretien des tombes & caveaux : un marché porteur
L'évolution de nos modes de vie nous amène à effectuer de longs déplacements et à quitter notre lieu de naissance et nos proches, le plus souvent pour des raisons professionnelles ou sentimentales. Il n'est plus rare de travailler à des centaines de kilomètres de son lieu de naissance ou bien encore dans un pays étranger.
Alors que deviennent les sépultures de nos aïeux, dès lors que l'on est géographiquement distant ? Notre morale nous pousse à cultiver le souvenir... et surtout à le fleurir.
Alors, quand on ne peut plus se déplacer, on peut faire appel au service de fleurissement de cimetières que proposent les fleuristes. Il faut savoir qu'en 2012, 39% des Français ont effectué des achats pour le cimetière pour une dépense moyenne de 42€.
L'évolution de nos coutumes n'affecte pas le rôle des fleuristes dans les cérémonies funéraires
Il y a 30 ans, les demandes de crémation représentaient 1 % des décès et il n'y avait que 9 crématoriums en France. Aujourd'hui, ce chiffre dépasse les 30%1. En 2030, les crémations concerneront plus d'un décès sur deux ! Là encore, les fleuristes jouent un rôle car bien souvent, des fleurs sont déposées sur le cercueil avant de procéder à la mise au feu.
Internet joue également un rôle dans cette évolution. En effet, de plus en plus de proches utilisent le web pour commander les fleurs qui viendront orner les tombes. Aujourd'hui, 7% des commandes internet concernent le deuil, que ce soit pour la cérémonie ou pour l'entretien des tombes.
Qu'on le veuille ou non, le deuil a encore de l'avenir devant lui !