De plus en plus d’entreprises intègrent les dimensions sociales et environnementales à leurs démarches stratégiques. Leur réussite n’est plus simplement jugée à l’aune de leurs performances financières et les valeurs reposant sur l’éthique et le capital humain sont considérées comme essentielles pour atteindre une meilleure performance globale. A l’instar de l’audit financier, le baromètre social est devenu l’un des instruments de l’efficacité entrepreneuriale.
Alors que la crise qui perdure tend à une remise en cause de notre modèle de progrès économique, de plus en plus nombreux sont ceux qui posent la question de la qualité de l’emploi et des conditions de travail comme enjeu majeur du développement harmonieux de notre société. Parallèlement, la dégradation du contexte économique et social, les difficultés pour les salariés à changer d’emploi s’ils le souhaitent, le manque de reconnaissance et la perte de sens, sont autant d’éléments qui incitent à une radicalisation des postures et des discours au sein des organisations. Le besoin de concertation et d’écoute dans les entreprises n’a donc jamais été aussi fort. Or de nombreux auteurs s’accordent à dire que l’entreprise n'est pas durablement performante financièrement, si elle n'est pas performante humainement et socialement.
L’humain est la première ressource de l’entreprise
Jean-Yves Eglem, Docteur ès Sciences Economiques et Judith Saghroum, responsable de l’UFR de Sciences Economiques de Paris X, soulignent ainsi l’importance de la dimension sociale dans la performance de l’entreprise. L’engagement RSE favoriserait l’innovation et le lancement de nouveaux produits, indispensables pour se différencier de la concurrence. Un avantage en termes d’image et de réputation de l’entreprise, qui peut espérer en retour une meilleure implication et une motivation accrue de son personnel, un retour sur investissement en quelque sorte. De nombreuses études sur le management des connaissances ont d’ailleurs mis en exergue l’importance de considérer l’homme comme une ressource et d’en faire un véritable atout pour l’entreprise. Dès lors la vraie différence entre deux entreprises, serait leur capacité à mobiliser les intelligences individuelles et collectives.
Le baromètre social comme aide à la décision
Véritable outil au service du pouvoir décisionnel, le baromètre social offre une vision complète et indépendante du climat social de l’entreprise, et constitue un moment de dialogue essentiel pour mieux agir. Il contribue en cela pleinement à l’amélioration de la démarche stratégique de l’entreprise. Il permet d’aborder sereinement des problématiques touchant au quotidien et au vécu des salariés sans crainte pour ces derniers de jugement ou de sanction. Le moyen de disposer d’un discours véritable et de quantifier la réalité des ressentis sur des sujets tels que le bien-être, les risques psychosociaux, le management, la perception de la politique RH, l’adhésion à la stratégie d’entreprise. En associant les différentes parties prenantes (syndicats, management de proximité, direction et collaborateurs) à la démarche, ce type d’enquête permet de poser les bases d’une vision commune de l’entreprise, nécessaire à toute action. En d’autres termes, il s’agit là de notre capacité à "travailler ensemble".
Des salariés responsabilisés
Grâce à un management approprié, il est possible de faire partager la réussite de l’entreprise à l’ensemble de ses parties prenantes. Mais pour cela, le manager doit accorder de l’importance à la dimension humaine de sa mission. A charge pour lui, de montrer l’intérêt qu’il porte à ses salariés en prenant, par exemple en compte, leurs attentes en matière de formation ou d’évolution de carrière… Il doit également se montrer disponible en répondant aussi rapidement et efficacement que possible à leurs questions, l’incertitude instaurant très vite la méfiance. Il apparaît plus que jamais nécessaire d’impliquer les salariés dans l’atteinte des objectifs en les responsabilisant, pour une meilleure cohésion, mais aussi de responsabiliser l’entreprise envers ses partenaires. Cette réciprocité est un élément-clé dans le processus d’amélioration de la performance globale de l’entreprise. Le capital humain, devient alors un élément constitutif du capital immatériel de l’entreprise, qui regroupe la somme des savoirs, des expériences, des compétences professionnelle et des relations avec les clients, ce qui lui confère finalement un avantage compétitif sur le marché.