Les internautes en ont-il assez de la pub ? Quoi qu’il en soit, 5,3 millions d’entre eux vont peut-être voir disparaître définitivement bannières, liens sponsorisés et autres pop-up. Free a en effet mis en place, lors de la dernière mise à jour de ses Freebox, un dispositif permettant de bloquer les publicités en ligne, activé par défaut.
On peut trouver l’action du fournisseur d’accès à Internet un peu radicale. On peut y voir aussi un coup de semonce : après tout, une récente étude "Publicité et Société" de l'agence Australie et TNS Sofres montrait que 76 % des sondés trouvaient la publicité « invasive ». Peut-être est-il temps – annonceurs, éditeurs, créatifs – de réviser la vision que nous avons tous de la publicité en ligne.
Sans doute un peu trop négligé par les annonceurs ces dernières années, l’internaute se retrouve quotidiennement sur le Web face à une avalanche de sollicitations pas toujours très convaincantes. Mais la publicité dans l’absolu n’est ni bonne ni mauvaise. Elle est même plutôt essentielle pour notre économie et vitale pour bon nombre de sites Internet. La perception négative vient souvent de son traitement et de sa pertinence : on se réjouit souvent d’une publicité drôle ou très haut-de-gamme, voire on n’hésite pas à la partager sur Facebook. En revanche, rien de plus irritant qu’une pub qui tombe mal à propos…
Les taux de clic sont-ils en berne ? Peut-être faut-il envisager de créer une nouvelle instance, une sorte d’observatoire de la publicité en ligne, un « Standard & Poor’s » de l’annonce Web qui pointe du doigt les publicités les plus pénibles (envahissantes, agressives, mal ciblées…) et mette en lumière les plus créatives ? Peut-être doit-on également réfléchir à de nouvelles façons de communiquer comme le contenu éditorial, qui apporte une véritable plus-value pour les internautes avec des conseils de lecture personnalisés, mais aussi des revenus pour les sites et des taux de clic très élevés pour les annonceurs.
En remettant au cœur de la pub l’internaute et ses centres d’intérêt, on relance un cercle vertueux : les internautes, satisfaits des messages d’annonceurs proposés, surfent plus volontiers, cliquent plus spontanément, relançant ainsi la machine. C’est d’ailleurs sur ce positionnement que s’est construit dès le début l’action d’Outbrain.
D’une certaine façon, Free a peut-être donné le signal qu’il était temps de se poser et de réfléchir sur la façon dont les marques communiquent avec les internautes sur la Toile. Remettre l’internaute au cœur de la publicité pourrait même être un très bon levier de croissance pour l’Internet français !