Budget de l’État : Les États-Unis nous jouent un bis repetita

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Par Laure De Charette Modifié le 24 septembre 2013 à 1h51

Décidément, ils aiment se retrouver au pied du mur... Les Etats-Unis doivent adopter cette semaine leur budget, c'est-à-dire se mettre d'accord sur les recettes et les dépenses du pays. Non pas le budget de 2014, mais celui qui permettra de financer les dépenses publiques à partir du... 1er octobre !

L'Etat pourrait fermer certaines administrations

Faute d'accord entre la Chambre des représentants, contrôlée par les Républicains, et le Sénat, dominé par les Démocrates, certains services de l'Etat ne seront plus assurés. Fermetures d'administration (non essentielles), mise à pied de centaines de milliers de fonctionnaires : cela s'est déjà produit pendant deux mois, en 1995-1996.

Vraisemblablement, les élus devraient s'accorder in extremis sur un projet de budget temporaire.

Ils ne seront pas sortis d'affaire pour autant. Dans quelques semaines, mi-octobre précisément, une autre échéance les attend : le plafond légal de la dette, fixé à 16 700 milliards de dollars, va être atteint. En clair, à partir de cette date, les Etats-Unis auront atteint la limite de leurs possibilités légales d'emprunter et le Trésor devra financer le gouvernement avec les seules liquidités dont il disposera.

Or le Trésor n'est, toutes proportions gardées, pas bien riche : il ne disposera, après cette date, que de 50 milliards de dollars, ce qui lui permettrait de financer les dépenses nettes de l'administration pendant... une seule journée !

Pour être précis, le plafond de la dette a en fait déjà été atteint en mai. Depuis, seules des mesures extraordinaires adoptées dans l'urgence et pour un laps de temps déterminé ont permis d'éviter le défaut de paiement.

Les Etats-Unis peuvent-ils faire défaut ?

En mars, des coupes automatiques de grande ampleur avaient eu lieu dans le budget fédéral et dans les comptes sociaux afin d'éviter d'avoir à relever le plafond de la dette. Cette procédure entrée en vigueur pour la première fois dans l'histoire des Etats-Unis portait bien son nom : le « Séquestre ». Elle visait à économiser 85,3 milliards de dollars, soit 65 milliards d'euros, d'ici la fin de l'année (et 1 200 milliards de dollars dans les dix prochaines années !). Mais cela n'a visiblement pas suffi.

Cette fois, si les hommes politiques des deux camps n'arrivent pas à se mettre d'accord, le pays pourrait faire défaut, faute de liquidités. La première puissance économique mondiale faisant défaut... ?

Vraisemblablement, le plafond de la dette va être relevé, comme il l'a déjà été maintes fois sous chaque président des Etats-Unis (7 fois sous George W Bush, 18 fois sous Ronald Reagan, 6 fois sous Bill Clinton !). Mais jusqu'à quand les Américains pourront-ils vivre ainsi à crédit ?!

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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