Les entreprises malades de la taxe

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Par Janin Audas Publié le 25 avril 2014 à 2h25

En l’an 12 du XXIe siècle

Un mal qui répand la terreur,

Mal que le Ciel en sa fureur

Inventa pour punir les crimes de la terre

La Taxe (puisqu’il faut l’appeler par son nom),

Capable d’enrichir en un jour le Trésor,

Faisait aux entreprises la guerre.

Elles ne mouraient pas toutes, mais toutes

étaient frappées :

On n’en voyait plus d’occupées

A chercher le soutien d’un expert ;

Nul conseil n’excitait leur envie ;

Ni CAC ni SBF n’épiaient

La douce et l’innocente proie.

Les Pigeons se fuyaient ;

Plus d’amour, partant plus de joie.

Le Président tint conseil et dit : Mes chers

amis,

Je crois que le Budget a permis

Pour nos péchés cette infortune ;

Que le plus coupable de nous

Se sacrifie aux traits du céleste courroux ;

Peut-être il obtiendra la guérison commune.

L’histoire nous apprend qu’en de tels

accidents On fait de pareils dévouements :

Ne nous flattons donc point ;

Voyons sans indulgence

L’état de notre conscience.

L’Etat, satisfaisant ses appétits gloutons

a ruiné force entreprises ;

Que lui avaient-elles fait ? Nulle offense :

Même il lui est arrivé quelquefois de manger

L’Entrepreneur.

Je me dévouerai donc, en tant que Chef de

l’Etat ; mais je pense

Qu’il est bon que chacun s’accuse ainsi que

moi

Car on doit souhaiter selon toute justice

Que le plus coupable périsse.

Président, dit le Premier ministre, vous êtes

trop bon chef ;

Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;

Et bien, manger entrepreneurs, dirigeants,

ou cadres.

Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes,

Seigneur,

En les ruinant beaucoup d’honneur ;

Et quant au Patron, l’on peut dire

Qu’il était digne de tous maux,

Etant de ces gens-là qui sur les salariés

Se font un trop riche empire.

Ainsi les ministres, et flatteurs d’applaudir.

On n’osa trop approfondir

Du Sénateur, ni du Député, ni des autres

puissances politiques

Les moins pardonnables offenses.

Tous les syndicats querelleurs, jusqu’aux

simples Medias,

Au dire de chacun, étaient de petits saints.

L’artisan vint à son tour et dit : J’ai

souvenance

Qu’en une banque passant,

Le besoin, l’occasion, le crédit non autorisé et

je pense

Quelque créancier aussi me poussant,

Je fis dans ce compte un découvert.

Je n’en avais nul droit, puisqu’il faut parler

net.

A ces mots on cria haro sur le Mauvais.

Un Magistrat quelque peu clerc prouva par sa

harangue

Qu’il fallait punir ce maudit Capitaliste,

Ce pelé, ce galeux, d’où venait tout leur mal.

Sa peccadille fut jugée un cas pendable.

Prélever l’argent d’une banque ! Quel crime

abominable !

Rien que la liquidation judiciaire n’était

capable

D’expédier son forfait : on le lui fit bien voir.

Selon que vous serez puissant ou misérable,

Les jugements de la Cour vous rendront blanc

ou noir.

D’après une fable de Jean de La Fontaine, "Les animaux malades de la peste".

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Commissaire aux comptes, conseil en management d'entrepriseExpert-comptable honoraireVice-président du Mouvement ETHICPrésident fondateur du cabinet 01 AUDIT ASSISTANCE

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