L’industrie est revenue au centre de nos préoccupations, elle est au cœur des discussions.
Le recul de l’emploi industriel, la régression de la contribution de l’industrie au Produit Intérieur Brut (PIB), ainsi que les mauvais chiffres du commerce extérieur français ont poussé les acteurs politiques, et ce, dès 2004, à réfléchir à une nouvelle politique industrielle pour la France. Ainsi, présentant cette nouvelle politique industrielle le 30 août 2005, J. Chirac, alors président de la République, déclarait : « Le colbertisme industriel a eu sa valeur, mais il a vécu, [...] L’Etat ne saurait prétendre décider à la place des industriels des produits à développer, des alliances à nouer, ou des marchés à conquérir ». La crise économique et financière de 2008 a, ensuite, révélé les limites d’un modèle de développement économique en partie déconnecté de l’économie réelle. Elle a également fait ressortir a contrario la solidité relative des écosystèmes constitués à la charnière innovation-production-services.
Le constat est donc simple pour nos PME : la France a été une grande puissance industrielle, autour de grandes entreprises et d’un ensemble de PME qui sont montées très haut en savoir-faire. Alors que les grandes entreprises ont su muter en puissantes multinationales adaptées à la mondialisation, l’ensemble de PME historique français est de moins en moins sollicité.
Face à ce constat, les petites entreprises n’ont que deux choix pour continuer d’exister : baisser leurs coûts à outrance face à une compétition internationale toujours plus forte ou, se différencier par l’innovation et répondre à la demande des marchés de manière visiblement différente voire la devancer.
La tendance pour 2013 doit être une spécialisation intelligente qui passe par l’adaptation des savoir-faire existants aux spécificités des marchés cibles. En effet, un risque extrêmement important consiste en la perte de ces savoir-faire sur lesquels repose un potentiel exceptionnel pour les années à venir, et ceci du fait de la préférence pour des politiques trop financières ou court-termistes, sur le modèle anglais alors que nous ne disposons pas des mêmes pouvoirs sur les marchés financiers.
Ces savoir-faire sont des atouts considérables pour la période 2015-2030, qui verra le besoin de recourir à ces services, composants, produits, sur les marchés internationaux.
La sauvegarde de ces savoir-faire industriels sur toute une catégorie de secteurs clés passera donc par un développement par l’innovation à l’international. Cette transformation, menée par les jeunes aujourd’hui âgés de 25 à 35 ans, servira ces entreprises, les Grands Groupes et l’essentiel de l’emploi correctement réparti sur l’ensemble du territoire
La relation PME – Grand Groupe au sein des filières va également s’avérer centrale. Pour certaines PME, l’objectif sera de leur apporter un soutien via les grands groupes (Haut de bilan : FSI, Capital développement) et les laboratoires publics. Le partenariat doit les amener à collaborer en amont sur la partie R&D et en aval sur la partie business, afin de les amener hors de nos frontières, et favoriser leur accès au marché international. Pour les autres entreprises, les plus aptes à prendre une position clé sur les marchés (structurées, en cours de structuration, ou aptes à fusionner ou se rapprocher d’autres), il faudra se concentrer sur leur structuration financière et leur niveau d’organisation.
Le rapport Gallois illustre pleinement ces constats à travers la préconisation de 5 mesures : celles-ci visent directement à favoriser l’accès au marché international de nos entreprises tout en améliorant la synergie PME – Grands groupes et en plébiscitant les dispositifs de soutien à l’innovation à destination des entreprises et plus particulièrement des PME.