Entraver les perspectives d'emplois des plus vulnérables est la principale conséquence de cette mesure irresponsable. Jusqu'à quand va-t-on continuer à détruire des emplois au Smic, et favoriser l'éviction du marché du travail des jeunes et des moins formés ? Jusqu'à quand va-t-on continuer à exclure les plus vulnérables ? Une hausse de 1 % du smic entraine la destruction de 1,5 % des emplois au Smic.
Aussi, quand va-t-on comprendre que la pauvreté au travail en France n'est pas tant liée au salaire qu'au temps travaillé. Nos femmes et hommes politiques, au-delà de tout clivage partisan, doivent comprendre que la solution réside en ce que les personnes à temps partiel ou réduit puissent travailler plus.
Ensuite, cette initiative est en contradiction avec les recommandations européennes et creuse, sur un nouveau sujet, l'isolement de la France par rapport à ses partenaires et voisins.
Quand à la cohérence de la mesure, je n'arrive pas à l'évaluer puisqu'elle consiste à annoncer un « petit coup de pousse au Smic » tout en préparant, en parallèle, une hausse des cotisations sociales qui l'annihile. La question est simple : pourquoi donner d'un côté pour reprendre plus immédiatement de l'autre ? Arrêtons la communication et pensons enfin aux smicards et aux entrepreneurs.
La vraie justice sociale ? La vraie protection des smicards et des plus défavorisés ? Elle passe par des choix de politique d'accompagnement individuel et familial, comme les allègements de charges sur les bas salaires ou le RSA activité.
Enfin, allons plus loin et reconnaissons qu'il faut supprimer ce Smic uniforme et rigide puisqu'en plus d'être un obstacle à l'embauche des jeunes et des seniors, il pénalise les entreprises les plus fragiles. Dans les entreprises de plus de 500 salariés, 3,4 % seulement des effectifs sont concernés par le Smic, contre 24,3 % dans les entreprises de moins de 10 salariés et 10 % entre 10 et 100 salariés. C'est donc la logique qui devrait nous pousser à créer des salaires minima négociés branche par branche.