Fessenheim est au centre des débats sur le nucléaire en France, mais est-elle la seule centrale qui doit être fermée ? Une étude de l'ONG Greenpeace rendue publique jeudi 28 mars révèle que quatre autres centrales françaises doivent être fermées en priorité.
Cinq centrales « à fermer en priorité »
« Pourquoi seulement moi ? ». C'est le message que des activistes ont projeté jeudi 28 mars, à l'aube, sur l'un des réacteurs de Fessenheim pendant que la liste noire des centrales nucléaires était projetée sur une piscine. L'ONG Greenpeace vient de publier une étude révèlant les cinq centrales nucléaires françaises à « fermer en priorité » deux ans après la catastrophe de Fukushima, au Japon.
« Pourquoi ne fermer que Fessenheim ? »
Après avoir analysé les 19 sites français sous le prisme de plusieurs critères comme l'âge des centrales, la qualité de l'enceinte de confinement l'inondation, mais aussi le risque sismique ou encore le risque de chute d'avion, l'ONG a établi la liste des centrales en France, plus dangereuses que la « doyenne des centrales françaises » que François Hollande a promis de fermer d'ici quatre ans.
« Pourquoi ne fermer que Fessenheim? Est-ce que la centrale de Fessenheim est la seule et unique centrale qui présente un niveau de risque susceptible de justifier une fermeture urgente ? », s'interroge l'ONG dans un communiqué. Outre Fessenheim, Greenpeacefait figurer sur sa liste noire les centrales Bugey (Ain), Gravelines (Nord) et Tricastin(Drôme) et Blayais (Gironde).
Trois séries de critères
Pour chaque centrale, trois séries de critères ont été étudiées par l'ONG à savoir le niveau de sûreté des centrales (âge, puissance, nature du combustible...), les risques d' « agressions externes naturelles ou non » (inondation, séisme, incendie...) les conséquences d'un accident (proximité d'une frontière ou d'une grande ville, activités proches...).
L'étude révèle notamment que quatre réacteurs de la centrale de Bugey sont les plus vieux de France - après ceux de Fessenheim - avec 33 années de fonctionnement pour Bugey 4 et 5, et 34 ans pour Bugey 2 et 3.
La centrale, implantée dans une zone à fort risque de remontée de nappe phréatique, est également exposée à un risque d'inondation, tout comme la centrale de Blayais située au bord de l'estuaire de la Gironde, dans une zone marécageuse inondable. Quant à la centrale de Gravelines, la plus puissante d'Europe, il s'agit de la seule centrale à compter six réacteurs en France.
« Un avant et un après Fukushima »
« Il y a différentes façons d'aborder la question du risque nucléaire. Il y a surtout un avant et un après Fukushima », commente Greenpeace. « La catastrophe de Fukushima est venue nous rappeler qu'il faut se préparer à un accident majeur même si ce n'est pas le scénario le plus probable », commente Greenpeace, qui estime qu'il faudrait avoir fermé entre 24 et 35 réacteurs nucléaires pour atteindre 50% de nucléaire, faisant ainsi référence à la promesse du président François Hollande de passer de 75% à 50% d'électricité d'origine nucléaire d'ici 2025.