Comme un petit souci de compétitivité par rapport aux autres pays. L'OCDE, qui compte 34 pays développés, vient de publier un rapport dans lequel elle épingle le manque de compétitivité de l'économie française. Rien de nouveau sous la lune, mais tout de même, un pavé de plus dans le marasme tricolore.
Malgré la crise, les salaires ont continué à augmenter
Pourquoi la balance commerciale (différence entre les importations et les exportations) est–elle structurellement déficitaire (depuis 2004) ? Pour mémoire, en août 2013, l'Hexagone accusait une perte sèche en la matière de près de 60 milliards d'euros sur les 12 derniers mois.
D'après l'institution, cela s'explique notamment « par une progression des salaires plus rapide que celle de la productivité ». L'OCDE cite le cas de l'Espagne ou de l'Irlande qui, en 2009, ont commencé à baisser les salaires pour diminuer le coût de la main d'œuvre et donc le coût final de leurs produits à l'export. En France, rien de tel.
Malgré tout, la France reçoit une bonne note en ce qui concerne le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi d'un côté, et l'accord sur le marché du travail de l'autre.
Mais le pays doit aller plus loin : renforcer la concurrence dans certains secteurs, ouvrir les professions «fermées», notamment les pharmaciens, les notaires et les taxis... Ce conseil faisait déjà partie des « recommandations » faites par la Commission européenne à la France en mai dernier afin de l'aider à redevenir compétitive. La France devrait aussi, selon l'OCDE toujours, « augmenter les taux d'emploi » et notamment ceux des seniors et des jeunes, et « réduire le temps partiel subi ». Tiens, n'y avait-on pas déjà pensé ?!
Et le secteur public aussi devra faire des efforts, prévient l'institution.
Et si les prix de l'immobilier étaient responsables de la perte de compétitivité de nos entreprises ?
Par ailleurs, le rapport consacre un chapitre entier aux prix du logement. En France, les gens dépensent environ un quart de leur salaire pour se loger, contre entre 12% et 15 % en Allemagne. La hausse des prix de l'immobilier pourrait être une des raisons pour lesquelles les entreprises ont perdu en compétitivité : bureaux très chers, salariés vivant parfois loin de leur entreprise et dont le temps et l'énergie perdus dans les transports affectent la productivité, baisse des salaires impossible sous peine d'empêcher les gens de se loger décemment. Et voilà la boucle bouclée.
Récemment, l'étude annuelle conduite par TNS Sofres pour COE-Rexecode sur la compétitivité expliquait que depuis trois ans, la France stabilise ses parts de marché en Europe, après dix ans au cours desquels elle n'avait cessé de perdre du terrain en la matière, soit un manque à gagner évalué à 180 milliards d'euros si elle avait maintenu ses exportations au niveau de 1999. D'où l'urgence de doper à nouveau notre compétititivité....