On a beau trouver qu'ils gagnent déjà bien leur vie, il faut garder à l'esprit que par rapport à leurs homologues européens, les grands patrons français ne sont que des petits joueurs ! Dans le mercato patronal, l'inflation règne, malgré la crise.
Un patron tricolore gagne deux fois moins que son équivalent suisse
Selon une étude publiée hier par le cabinet Towers Watson, un patron du CAC 40 gagne en moyenne en 2013 la somme de 3,5 millions d'euros (incluant le salaire de base, les bonus et les stocks options). C'est à la fois beaucoup... et peu. Un patron d'un grand groupe suisse gagne, lui, 7,63 millions d'euros, soit plus du double du petit frenchy !, tandis que le PDG d'une grosse entreprise espagnole perçoit 7,21 millions, allemande 6,3 millions et britannique 5,7 millions. De quoi donner des envies à nos dirigeants tricolores de franchir la frontière de l'Hexagone...
Même les grands patrons italiens ont des salaires supérieurs aux nôtres, à 4,1 millions d'euros, suivis de près par les Belges, à 3,96 millions. C'est bien simple : il n'y a que les patrons des grands groupes nordiques qui sont moins payés !
En France, le paiement à la performance est insuffisant
Pourquoi un tel décalage ? Notamment parce que les patrons d'Europe perçoivent davantage de rémunération en variable, en fonction de leur performance et de celle de leur entreprise. En France, 9% seulement de la rémunération totale des 120 patrons des plus grandes entreprises françaises repose sur des conditions de performance mesurées sur un horizon minimum de trois ans.
Reste à savoir si les actionnaires des grands groupes français, désormais autorisés à voter sur la rémunération de leurs dirigeants suite à la modification du code de gouvernance AFEP-MEDEF –le fameux « Say on Pay »-, vont vouloir maintenir l'exception française en matière de rémunération, ou au contraire s'aligner sur la situation en vigueur chez nos voisins d'Europe !