Le 1er janvier 2015 nous semble déjà bien loin ! Si les difficultés ont de toute évidence déjà été nombreuses sur les marchés en cette nouvelle année, c'est sans doute la chute constante des rendements des obligations souveraines qui a le plus marqué les esprits.
L'activité économique mondiale reste timide, et on ne compte plus les forces déflationnistes de toutes sortes qui réduisent l'inflation et affectent la croissance nominale.
Les décisions politiques vont influencer les marchés
Les décisions politiques et développements géopolitiques ne cessent de faire la Une et pourraient fortement influencer les marchés ; l'exemple des élections grecques est éloquent : les ambitions du pays sont contradictoires, la Grèce cherchant d'une part à rester dans la zone euro et d'autre part à faire annuler sa dette. Les prix du pétrole restent bas. Et, si l'impact d'une telle situation sur l'inflation est évident, celui qu'elle peut avoir sur les dépenses des ménages l'est moins. Sur le front politique, la BCE a récemment annoncé la mise en place d'un programme complet d'assouplissement quantitatif sur les obligations souveraines (QE) et a l'intention d'acheter l'équivalent de 60 milliards d'euros d'obligations par mois jusqu'à ce qu'elle atteigne son objectif d'inflation de 2 %.
La bonne performance du crédit début 2015
Dans ce contexte, les actifs générateurs de rendements ont commencé l'année en force. Le crédit, et plus particulièrement celui de type investment grade, a enregistré une bonne performance, comme cela a été le cas pour les actions sur certains marchés. Notre stratégie actions privilégie les Etats-Unis, qui présentent une dynamique économique relativement meilleure, le Royaume-Uni, dont les valorisations ont le vent en poupe, et le Japon, où les bénéfices des entreprises sont dopés par les "Abenomics". Alors que le marché actions britannique a souffert de son exposition à l'énergie et aux matériaux, les actions japonaises et américaines ont, elles, enregistré une solide performance depuis que nous avons commencé à les privilégier dans notre modèle d'allocation d'actifs. Toutefois, le marché actions américain semble aujourd'hui quelque peu surévalué au vu de sa surperformance et, plus inquiétant encore, de l'impact du dollar américain plus vigoureux sur les bénéfices des entreprises du pays.
L'euro très faible soutient la performance des actions en Bourse
En Europe, plusieurs facteurs ont soutenu la performance : un euro plus faible, des prix du pétrole plus bas et le coup de pouce donné par le QE de la BCE. Il est tout à fait possible que l'on assiste à une révision à la hausse des prévisions de croissance du PIB européen cette année, une première depuis de nombreuses années. Les bénéfices des entreprises européennes seront stimulés par une meilleure compétitivité, elle-même due à la faiblesse de la devise. Les valorisations sont par ailleurs relativement attrayantes. Il est intéressant de constater que les bénéfices européens viennent d'être revus à la hausse (quoique très légèrement).
Préférer les actions aux obligations
Ailleurs, dans la région Asie-Pacifique (hors Japon), et après une longue période de sous-performance, les valorisations sont de plus en plus attrayantes. Si le recul des prix du pétrole fait inévitablement son lot de perdants dans la région, nombreux sont ceux qui parviennent toutefois à tirer leur épingle du jeu, et nous voyons de plus en plus d'opportunités de placement intéressantes. C'est pourquoi nous avons décidé de surpondérer la région, chose que nous n'avions plus faite depuis longtemps. De la même manière, nous avons surpondéré les actions européennes. Ces deux décisions ont été financées en diminuant l'exposition aux actions américaines de surpondérée à neutre. Nous avons également profité des récentes modifications apportées à notre allocation d'actifs pour réduire l'ampleur de notre surpondération des actions, mais continuons de préférer celles-ci aux obligations.