La crise politique menace l’Elysée et la France

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Par Charles Sannat Publié le 8 novembre 2013 à 13h29

Chaque jour qui passe dans cette crise m’amène à être ébahi, toujours plus surpris par la surprise qui frappe les commentateurs et nos mamamouchis. Aujourd’hui, nous avons eu encore deux exemples de ce « choc » de surprise permanent.

Commençons par le moins triste. Mario Draghi, le grand mamamouchi de la BCE, notre banque centrale, a, figurez-vous, à la surprise générale, baissé les taux d’intérêt ! C’est fou une décision comme celle-là quand même. C’est vrai ça, on disait qu’il y avait la reprise économique, donc les taux devaient monter… et là hop, surprise : ils baissent…

Les marchés saluent la baisse surprise du taux de la BCE

Je vous cite la dépêche AFP, qui est l’Agence de la surprise.

« Les marchés saluaient dans leur ensemble jeudi après-midi la décision surprise de la Banque centrale européenne (BCE) qui a pris à contre-pied les investisseurs en baissant son taux à 0,25 %. »

« La très grande majorité des analystes s’attendaient à ce que la BCE résiste, du moins ce mois-ci, aux appels des marchés financiers et de responsables politiques, pour agir face à une inflation très basse. »

Personne ne se demande, et ce depuis plusieurs mois, comment il est possible d’avoir dans le même temps une inflation qui baisse et une reprise qui augmente… Autant de naïveté pour ne pas dire de bêtise me semble assez confondant tout de même de la part de soi-disant professionnels…

Regardez ce festival de réactions complètement erronées de la part de gens dit sérieux et cités par l’AFP… c’est de l’officiel attention, c’est aussi du lourd, du très lourd. Pour un dîner de cons, nous avons quelques recrues potentielles, des « vraies têtes de vainqueurs »…

« Il est évident que la BCE sous la présidence de Draghi est devenue beaucoup plus pro-active que sous ses prédécesseurs, selon Carsten Brzeski, économiste chez le bancassureur ING… » Heu Carsten, on s’en fiche que la BCE soit ou pas « pro-active » (je déteste ce mot utilisé par les adeptes de la réunionite et du yaka-fokon). En fait, ce n’est juste pas le problème petit Carsten, le petit problème qu’affronte la BCE c’est, vois-tu, un risque de déflation majeur provoquée par des politiques d’austérité partout en Europe… et vois-tu, ce n’est pas bon du tout et très loin du concept de reprise, c’est plutôt le risque d’effondrement à la grecque, rien à voir avec de la « pro-activité », mais tu comprendras peut-être un jour quand tu deviendras grand.

« Pour Yves Marçais, vendeur d’actions chez Global Equities, « la réaction des marchés est cohérente, puisqu’ils apprécient les politiques monétaires accommodantes quelle que soit la logique à l’œuvre… » Haaaa, mon petit Yves, toi tu t’en fous de savoir et de comprendre, le seul truc digne d’intérêt à tes yeux, c’est d’être sûr que ta partie de Monopoly pourra se prolonger indéfiniment parce que le petit Mario qui tient la Banque imprime des billets à tire-larigot… Tu ne sais pas pourquoi tu gagnes mais tu t’en fiches… tu représentes exactement « l’âme » des marchés financiers… une âme de zombis et de vautours.

« La BCE a montré une nouvelle fois qu’elle peut devenir très créative dans le but de soutenir la fragile reprise en zone euro, indiquent les stratégistes chez Kempen Capital Management. » Ils m’ont bien fait rire ceux-là… Il faut être grand stratège tendance stratégiste pour conclure d’une baisse des taux qui est l’outil le plus traditionnel d’une banque centrale pour en conclure à la créativité de la BCE… j’en rigole encore.

Alors que faut-il retenir de cette baisse des taux ?

Toujours la même chose mes chers contrariens. Il n’y a pas de croissance économique et encore moins de reprise qui est un vaste mythe savamment entretenu par nos zélites les mamamouchis qui veulent nous faire croire que tout va bien en espérant que si on le croit tous, alors ça ira mieux… À ce niveau, on se trouve dans l’incantation religieuse de la prière mais plus du tout dans la sphère de la réflexion économique.

La BCE est donc obligée de baisser ses taux et ce n’est pas en soi une bonne nouvelle car désormais, comme au USA ou au Japon, avec des taux proches de 0, il n’y a plus aucune marge de manœuvre pour stimuler l’économie. Plus grave, l’exemple américain comme japonais nous montrent bien que cela nous fait tomber le piège des taux bas. Nous gagnons du temps en renforçant ou en créant d’autres bulles spéculatives comme sur les marchés boursiers, ou encore l’immobilier, bref, alors que nous sommes dans une crise d’endettement, nous créons encore plus de dettes au lieu d’accepter de nous désendetter.

Enfin, cela permet d’abaisser les coûts de financement des États. C’est très bien si cela s’accompagne d’une réduction de la dépense publique, mais c’est contre-productif si cela permet en réalité aux pays d’emprunter encore plus d’argent qu’ils n’ont pas. Au bout du compte, cela renforce et amplifie les problèmes de dettes.

Pendant ce temps, au plus haut sommet de l’État, les mamamouchis seraient en train de paniquer…

Vent de panique au sommet de l’État

C’est un article qui vient de paraître sur le site d’Europe 1. Il n’y a donc aucune raison de croire qu’ils aient tort dans les informations qu’ils nous rapportent.

Figurez-vous que Hollande et Ayrault « consultent des élus de la majorité pour comprendre ce qui ne marche pas ».

Comme nos zélus semblent un peu dépassés et ne comprennent pas du tout ce qui se passe – ce qui en dit très long sur leur capacité de compréhension et d’analyse – peut-être que quelques lecteurs parmi vous auront la grande bonté et l’infinie bienveillance de faire parvenir à notre Président quelques éditions du Contrarien Matin. Si vous êtes d’accord, je peux même offrir un abonnement gratuit à tout le gouvernement. Cela leur serait certainement très utile… passons. Voici la suite de l’article : accrochez-vous, c’est énorme !

« Qu’est-ce qui cloche ? Fronde sociale un peu partout en France, chiffres du chômage toujours inquiétants et sondages en berne… C’est le sauve-qui-peut à tous les étages pour l’exécutif, raconte à Europe1 un député socialiste pourtant expérimenté et habitué des tempêtes politiques. Selon nos informations, cette panique s’incarne dans des saynètes qui se jouent ces jours-ci au plus près du pouvoir. À Matignon, c’est le Premier ministre, qui depuis quelques semaines, consulte les parlementaires par fournées : deux rendez-vous hebdomadaires, un déjeuner et un apéritif dînatoire. « Dites-moi ce qui ne marche pas, ce qui n’est pas compris », interroge Jean-Marc Ayrault qui écoute, prend des notes… »

Hahahaha, lis le contrarien espèce de nodocéphale… (mot savant désignant une tête de nœud). C’est simple, messieurs les mamamouchis. Pour essayer de comprendre les problèmes des vrais gens de la France d’en bas, vous vous réunissez entre-vous pour des apéritifs dînatoires préparés par vos grands chefs cuisiniers… Vous savez, avec une telle approche, vous êtes globalement sûrs de continuer à ne rien comprendre et en plus à créer un agacement encore plus grand puisque vous vous empiffrez pendant que le Secours Catholique tire la sonnette d’alarme sur la misère dans laquelle tombent nos concitoyens chômeurs en fin de droits…

« Hollande acte l’idée d’un remaniement. Valls, responsable de tous les maux ? À l’Elysée aussi, le président de la République reçoit les élus le mardi par douzaines. « Il cherche des solutions », confie un député à Europe 1, « et nous on a l’impression que le Président ne sait pas où il va ». Mais il y a plus éloquent encore sur cette impression que plus rien ne tient. Mardi soir à Matignon, au milieu de 30 parlementaires, Jean-Marc Ayrault s’énerve : « Si on n’avait pas été pollué par les Roms, il aurait été plus simple d’expliquer notre politique économique. » Devant les élus médusés, le Premier ministre vient d’étriller littéralement son ministre de l’Intérieur Manuel Valls, qui, selon un récent sondage, arrive en tête des personnalités de gauche pour lui succéder à Matignon, avec 30 % des sondés souhaitant sa nomination. »

J’ai beaucoup aimé cette remarque d’une profondeur surprenante sur le fait que c’était la faute aux Roms… D’abord, c’est une expression très stigmatisante pour nos pauvres Roms, donc ce n’est pas très socialiste comme propos mon cher Jean-Marc, sans compter que pour le coup, les pauvres Roms n’y sont pour rien. C’est la prison idéologique des socialistes qui les amène dans cette impasse. Personne n’a forcé Hollande à aller parler à la télé comme le dernier des sous-préfets de province un samedi après-midi pour gérer la crise d’adolescence d’une petite crétine de 15 ans en train de poser ses exigences à la République. Le problème ce n’est ni les Roms, ni Leonarda mais l’incapacité de nos zélites socialistes d’appeler un chat un chat, un voleur un voleur, un délinquant un délinquant en dehors de toute considération de couleur, d’origine, de caste ou de milieux social. Or le paradoxe français, c’est d’adorer la liberté et la chienlit mais certainement pas l’anarchie et la criminalité. On peut être de gauche, profondément généreux, ouvert, tolérant, et considérer qu’un criminel est… un criminel et que ce bordel ambiant, ça suffit !

« La courbe du chômage ne s’inversera probablement pas. Autre lieu, autre scène : lundi à Saint-Etienne. Quatre ministres sont en déplacement. Parmi eux, Arnaud Montebourg. Le ministre du Redressement productif a le blues, et pour cause. Il confie à un élu local : « Je crois qu’on ne va pas réussir l’inversion de la courbe du chômage, j’ai une avalanche de plans sociaux qui arrive. » L’élu blêmit : cette inversion, c’était la seule bonne nouvelle en vue sur laquelle François Hollande jouait ce qui lui reste encore de crédibilité. »

Mais bon sang de bois, bande d’ectoplasmes, cela fait un an que je vous dis qu’il faut que vous la fermiez sur votre inversion de la courbe du chômage, qu’elle n’aura pas lieu, c’est une impossibilité économique, et c’est le plus grand des pièges politiques dans lequel le Président et le gouvernement sont tombés à pieds joints !

Il ne faut pas faire de fausses promesses, surtout sur un sujet aussi sensible actuellement, tant nos compatriotes ont soit peur de l’avenir soit sont touchés directement ou par leurs proches par le fléau du chômage. Nous savons tous que les gens perdent leur boulot, pas qu’ils en trouvent tous les jours un nouveau ! Au café, au bar, au comptoir, à l’école, chez le coiffeur, partout les Français ne parlent que de cela… le chômage !

« Mais un autre député s’inquiète surtout de l’image déplorable qu’ont les institutions financières internationales et les Français du président de la République, moins de deux ans après son entrée à l’Elysée. « Le doute qui s’exprime sur les marchés, ce n’est plus sur notre cap, mais sur la personnalité d’Hollande, sur sa personne », confie-t-il. Et d’ajouter : « Les gens nous disent ‘il n’est pas à la hauteur’ ». Un autre élu confirme : « Il a galvaudé sa parole sur Leonarda, il faut qu’il reprenne la parole fortement auprès des Français, qu’il prenne de la hauteur. » François Hollande en aura peut-être l’occasion le 11 novembre lors des commémorations de la Première Guerre mondiale. »

François Hollande, aussi sympathique soit-il, ne changera pas. Il ne s’est pas présidentialisé. Il n’a aucun courage. Aucune compétence d’ailleurs. Pour tout dire, c’est l’ensemble de ce gouvernement qui respire l’incompétence et la nullité crasse sans oublier l’amateurisme.

Ils sont tout simplement lamentablement mauvais à peu près sur tout ! Mais on ne peut pas se réjouir d’un tel constat, car cela met en grand danger notre pays et sa stabilité sociale.

Un nouveau gouvernement ne changera rien. Un nouveau premier sinistre, fut-il Valls, n’apportera rien qu’un répit de quelques semaines tant notre gauche reste engluée dans une idéologie totalement dépassée. Une dissolution n’est pas plus la solution tant notre droite n’a pas envie de revenir aux affaires dans cette situation catastrophique et elle risquerait fort de ne pas être plus imaginative.

Alors, il ne reste plus que la lente descente aux enfers pour notre pays, la montée des tensions, jusqu’à la révolution. Et n’imaginez pas que je la souhaite, je la redoute et cela fait des mois que je mets en garde sur les risques de quasi guerre civile qui pèse sur notre pays, et soyons clair, il n’y a jamais pire scénario.

Restez à l’écoute.

À demain… si vous le voulez-bien !!

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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